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du corridor est, dans la première partie du monument ; l’oxydation qui s’était produite les retenait attachés tous ensemble dans un seul bloc. Je n’eus aucune peine à les détacher et, lorsque je les eus comptés, je trouvai le nombre que j’ai donné plus haut. Je crus tout d’abord qu’ils étaient tous de petits objets votifs, à l’exception peut-être d’une catégorie d’objets. Il y avait de petites lamelles très minces, peut-être préparées pour quelque usage inconnu, car une très grande partie étaient percées de petits trous. On voyait ensuite une série de plaques en demi-cercle, très minces et aussi de petites proportions. De petits objets avaient une forme nettement géométrique, car ils avaient été découpés en forme de pyramide triangulaire, de triangles rectangles, isocèles, etc., et ils me parurent former sans contredit la catégorie la plus curieuse de ces objets. Venaient enfin les objets utilisables, les aiguilles, les couteaux, les ciseaux, les fers de lance, bien faibles cependant pour être employés dans un combat, et de petites pincettes. Les seules aiguilles étaient au nombre de 172. Je sais maintenant que le plus grand nombre de ces objets formaient une cuirasse à écailles, comme on en voit à certains dieux, notamment à Horus, et ce que j’avais pris pour des objets à formes géométriques n’était que les extrémités de ces écailles tordues afin de permettre de les placer sous les bras.

Je trouvai aussi un nombre considérable d’objets divers à l’état sporadique, notamment des harpons à plusieurs entailles comme ceux dont se servent actuellement encore les tribus nègres dans l’intérieur de l’Afrique, tels que les Bongos, les Mittous, les Niamniams, les Monbouttous, etc. Je découvris encore, à l’entrée de l’une des chambres ouest, un certain nombre de haches en métal ayant réellement servi, car elles étaient d’un poids respectable et le tranchant était émoussé. Elles ont une forme inconnue jusqu’ici en Égypte, et c’est vraisemblablement celle que l’on voit gravée sur les célèbres panneaux de Hosi. Elles étaient attachées au bois qui servait de manche, sans doute par des cordes passant par un trou circulaire percé dans le milieu de la hache et fort irrégulier : l’un d’eux est même rectangulaire et les cordelettes servant à le maintenir dans le manche devaient être fort petites.

Ces derniers objets annoncent déjà qu’on savait fondre le métal en une seule masse ; les vases dont il me reste à parler prouvent qu’on savait aussi donner au métal la forme voulue par le créateur du vase. J’ai trouvé un tout petit nombre de vases intacts, aux