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crois, toute la hauteur du mur, et d’autres fois environ 1m, 50. J’avais pensé d’abord que ces niches avaient été réservées pour y placer des stèles commémoratives ; mais leur peu de profondeur me fit bien vite abandonner cette idée, car la stèle n’aurait pu rester droite et collée au mur : d’ailleurs, je n’ai pas rencontré trace de ces stèles.

C’est à ces niches et à ces pilastres que se borne la décoration architecturale du tombeau d’Osiris, si l’on ajoute la grande niche qui avait été faite dans le mur ouest, large de 0m, 96 et profonde de 0m,13, ayant toute la hauteur du tombeau, soit 2m, 76 environ. Comme le lecteur pourra en juger par lui-même, le plan et l’exécution du plan n’ont rien de bien remarquable pour nos idées actuelles ; mais si l’on veut bien se reporter à la haute antiquité de l’œuvre, on jugera sans doute que, pour ce temps, l’œuvre était remarquable. Il a bien fallu un commencement aux constructions humaines, et c’est ce commencement déjà très avancé que nous offre le tombeau d’Osiris, qui représente actuellement le monument le plus antique élevé par les hommes civilisés dans le monde entier, et qui, à ce titre, doit être pieusement conservé comme un legs précieux des générations primitives aux présentes générations. Le mode de construction devait nécessairement répondre aux matériaux employés : les matériaux étant de simples briques, très petites, crues, il ne pouvait y avoir de grands effets dans leur disposition. Cependant on avait varié leur assemblage, sans que je puisse dire si les variations observées doivent être attribuées à un commencement de goût ou bien à l’ignorance chez l’ouvrier : les briques étaient posées dans le sens dateur longueur uniformément, horizontalement au mur, ou verticalement, ou encore l’une verticalement et l’autre horizontalement ; mais trop souvent la symétrie n’existait pas ou n’avait existé que dans l’esprit du constructeur. Le tombeau était à ciel ouvert, tout au moins pour la grande cour, sans que je puisse dire s’il en était autrement pour les chambres, car je n’ai jamais eu lieu d’observer qu’il y ait eu à ces chambres une couverture quelconque, soit de bois, comme dans le tombeau de Set et de Horus, soit simplement on terre battue avec un soutien, comme dans les petits tombeaux avoisinans.

Ce tombeau contenait sans le moindre doute une très grande quantité d’objets précieux, car j’ai retrouvé un bon nombre de fragmens de toutes sortes, travaillés avec un art déjà sûr de lui-même,