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de Paris le même jour à sept heures du soir, prescrivant au général Sainte-Suzanne, commandant d’armes, de me dépêcher un courrier pour que je me rende sur-le-champ en poste à Paris. Le 20 au soir, je recevais le courrier ; le 24, je faisais mon paquet ; le 22, à neuf heures du soir, je partais d’Huningue ; le 25, à dix heures du soir, j’étais à Paris. Hier matin, 26, j’ai vu le ministre et les directeurs. Dans quatre ou cinq jours, je partirai pour Brest. Que vais-je y faire ? Je n’en sais rien encore. J’ai quitté Barras, hier, en pleine fête ; il m’a donné rendez-vous aujourd’hui, à midi. Je dîne ce soir, chez le ministre. Le prochain courrier t’en apprendra davantage.


Paris, 29 messidor (16 juillet).

J’ai dîné hier au Luxembourg ; Barras m’a dit qu’aujourd’hui ou demain j’apprendrais du nouveau. Je suis attendu chez le ministre des Relations extérieures ; j’y cours.


Paris, 1er thermidor (18 juillet).

Je partirai après-demain matin pour Brest ; je terminerai demain matin toutes mes affaires avec le Directoire et les ministres.


Le général Hardy, commandant en chef l’Armée expéditionnaire d’Irlande, au citoyen Bruix, ministre de la Marine.


Brest, 15 thermidor (1er août).

Vos instructions m’ont été remises ce matin par le général Terrasson, qui m’a communiqué votre lettre. Vous me pressez de partir, je le désire autant que vous. Le Gouvernement a certainement à cœur que l’expédition réussisse, mais il n’en a pas encore donné les moyens. La trésorerie nationale ne remplit pas les promesses qu’elle m’a faites avant mon départ de Paris. L’ordonnance de 135 000 francs, que le Directoire a mis à ma disposition, devait me précéder à Brest. Le payeur de la 13e division n’en a même pas reçu avis. Cependant il rassemble les fonds ; il n’y a que la trésorerie qui le retienne.

Je me suis concerté avec le chef de division Bompard ; il résulte de notre conférence que la flotte est prête à mettre à la voile. Ce qui reste à embarquer peut l’être en moins d’une matinée ; mais ce qu’on a fait pour l’équipage et pour l’état-major ne suffit pas. Il est indispensable que vous accordiez encore un mois de