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Dans le projet de budget de 4901, les mêmes services réclament les crédits suivans, en chiffres précis :


Francs
Dette consolidée 675 657 850
Dette remboursable 325 962 779
Dette viagère 243 742 002
Total 1 245 362 721

Par rapport à 1874, c’est donc une augmentation de 84 millions, au lieu d’une diminution nécessaire. En pleine paix, loin de profiter des circonstances pour diminuer le fardeau de la dette, on n’a fait que l’alourdir. La différence réelle est même bien supérieure à celle de 84 millions qui ressort du rapprochement des deux totaux.

En effet : la dette consolidée est bien passée de 744 millions d’arrérages à 675 millions, diminuant de 69 millions ; mais elle aurait dû s’abaisser bien davantage, puisque les conversions opérées, depuis 1874, ont procuré au Trésor un bénéfice de 108 millions ; c’est donc seulement 636 millions, au lieu de 675, qui devraient figurer aujourd’hui au budget chargé de 39 millions de plus qu’il ne le devrait. La dette remboursable paraît augmentée de 17 millions : elle l’est beaucoup plus. Les 309 millions de 1874 comprenaient un ensemble d’amortissemens de 272 millions ; le projet de M. Caillaux n’en comprend que 91 millions pour 1901 ; les charges réelles nettes, c’est-à-dire les seuls intérêts de la dette remboursable, s’élevaient donc à 37 millions (309-272) en 1874, tandis que pour 1901 les charges nettes ressortent à 236 millions (327 — 91). L’augmentation réelle s’élève ainsi, non pas aux 17 millions qui apparaissent, mais à la différence entre 37 millions et 236, soit à 199 millions. Quant à la Dette viagère, la différence qui surgit est énorme au premier regard ; elle dépasse 135 millions. L’augmentation est encore plus forte. Depuis le dépôt du budget, les lois votées en juillet dernier ont accru la Dette viagère de 3 376 000 francs aux pensions civiles, et l’article 42 du projet de loi de finances fait tomber du budget des recettes une somme totale de 9 millions provenant de retenues sur divers traitemens de la Guerre, de la Marine et des Colonies. Les charges de la dette viagère s’élèvent donc à 247 millions au lieu de 243 indiqués dans le projet, ce qui porte l’augmentation à plus de 138 millions par rapport à 1874.

Cependant certaines portions de ce chiffre résultent de simples