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de 1892 à 1899 (Telegraph act), du chemin de fer de l’Uganda (1890 et 1900), des constructions navales et militaires (1895 à 1899). En face de cette politique, on comprend les critiques de l’ancien chancelier de l’Echiquier, sir William Harcourl, qui rappelait aux Communes, dans la séance du 6 mars dernier, que les frais de la guerre de Crimée avaient été couverts, jusqu’à, concurrence d’un milliard, par l’impôt, et de 800 millions seulement par l’emprunt.

En dehors des ressources que l’Echiquier s’est ainsi procurées et auxquelles va s’ajouter le produit de l’emprunt que le Parlement, dans sa session de décembre 1900, a autorisé pour un montant de 400 millions de francs, voici celles qu’il a demandées à l’impôt. Au mois de mars 1900, le chancelier proposait d’élever d’un shilling par baril le droit sur la bière, de six pence par gallon le droit sur l’alcool ; de 4 pence par livre le droit sur le tabac, de 2 pence par livre le droit sur le thé, et enfin, de porter l’impôt sur le revenu de 8 pence à un shilling par livre sterling. Il évaluait à 358 millions de francs le revenu additionnel ainsi obtenu, dont 212, c’est-à-dire les quatre septièmes, étaient attendus de l’income-tax. Celui-ci est maintenant fixé à 5 pour 100 du revenu ; il s’était élevé à 10 pour 100 pendant les guerres du premier Empire et à 6,66 pour 100 lors de la guerre de Crimée. Malgré les critiques auxquelles ces propositions ont donné lieu en particulier de la part de ceux qui trouvaient trop lourd le taux de l’income-tax et qui auraient voulu demander une somme plus forte aux droits de consommation, elles ont été adoptées par le Parlement. Les revenus publics à percevoir, sur la base de cette nouvelle législation, sont évalués pour l’année 1900-1901 à 3 190 millions, plus 240 millions d’impôts à, encaisser par l’Echiquier pour compte des fonds des taxes locales (local taxation accounts).

La politique financière que suivra maintenant le cabinet anglais, les projets qu’il apportera au Parlement en février 1901, dépendront de la tournure que prendront les événemens. Il a beau avoir annexé officiellement l’Orange et le Transvaal, l’état de guerre y subsiste et les dépenses extraordinaires suivent leur cours, sans qu’il soit encore possible d’en arrêter le total. D’autre part, bien que nous ne pensions pas que ces dépenses doivent être mises à la charge des pays conquis, ce qui semblerait peu conforme au droit des gens, il a été, à plusieurs reprises, question