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offre une agglomération de conseils nationaux qui eux-mêmes renferment dans leur sein un certain nombre d’unions locales, lesquelles ne sont autres que les fédérations de sociétés moins considérables, dominent des centaines de milliers de femmes, appartenant à des races, à des religions, à des sphères sociales différentes, peuvent-elles travailler de concert dans un dessein pratique… Comment ? Mais c’est la variété infime des opinions, des idées, des méthodes qui impriment au Conseil sa raison d’être, car l’unité qu’il se propose ne consiste pas dans l’identité de l’organisation, ni dans l’identité du dogme, mais dans une consécration commune, au service de l’humanité. « Cette assemblée n’aura pas seulement pour effet, ajouta lady Aberdeen, l’élargissement de nos esprits ; nous y puiserons en outre une compréhension plus juste les unes des autres, l’appréciation des travaux et des difficultés de chacune : toutes choses nécessaires pour fortifier entre nous les liens de foi et d’amour sans lesquels notre association ne saurait être une réalité vivante existant pour le bien de tous. »

Elle énuméra les premiers résultats obtenus : leçons de coopération et de solidarité, notions au moins élémentaires du devoir d’agir ensemble d’une façon constitutionnelle en s’inclinant devant la majorité, mais en respectant le droit des minorités. Surtout, dans ces nouvelles expériences, ne jamais repousser l’aide des hommes, ne point faire systématiquement bande à part. L’homme n’est pas né pour vivre seul, mais l’isolement serait bien plus funeste encore à la femme. La rédemption de la race ne peut être accomplie que par les domines et les femmes d’accord, unissant leurs mains dans une action commune. Le Conseil féminin se garderait de détourner la femme des soins et des devoirs du foyer. Il lui rappellera au contraire que la première mission pour elle doit être dans son intérieur ; c’est par là qu’elle sera jugée, c’est par la vie de famille que chacun des pays représentés au Congrès tombera ou restera debout.

Je voudrais citer tout entière la noble et sage allocution se terminant ainsi : « Que Dieu soit avec nous ! »

Paroles qui, prononcées par une présidente dont la vie d’épouse et de mère est un exemple, ont bien leur importance au début d’une révolution pour en déterminer l’esprit.

En outre, chaque matin, tant que dura le congrès de juin-juillet 1899, une courte prière fut faite avant l’ouverture, dans