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physiologique, à la condition, bien entendu, qu’on y eut recours à une période peu avancée de la maladie, avant que les lésions aient pris le caractère ; destructif.

Du même coup la question de la prophylaxie, de la préservation des gens sains contre le contage tuberculeux se trouverait singulièrement simplifiée : les malades isolés et soignés avant l’époque où leur expectoration devient bacillifère ne sèmeraient plus la maladie autour deux. Si quelques-uns atteignaient encore (malgré le traitement ou faute d’avoir été soignés à temps) la phase de la tuberculose ouverte, ce nombre serait à coup sûr restreint, et il serait facile, pendant la durée de la cure, de faire leur éducation hygiénique, de leur apprendre ; à ne pas disséminer leurs bacilles et à préserver leur entourage du danger de la contamination.

Il n’est donc pas téméraire d’espérer que le nombre des cas nouveaux diminuerait rapidement à mesure que s’atténueraient le nombre et la virulence des foyers de contagion, et qu’ainsi, dans un délai peut-être assez court, la maladie perdrait le caractère de fléau public qu’elle revêt à l’heure actuelle.


V

Pour appliquer aux tuberculeux pauvres la cure hygiénique dont nous venons d’indiquer sommairement les principes, il est nécessaire d’organiser des établissemens spéciaux : la raison pécuniaire, sans parler des autres, impose absolument cette solution.

Il s’agit donc de créer à la campagne, dans un air pur, et dans des conditions de climat aussi favorables que possible, des maisons de refuge où les tuberculeux encore peu atteints trouveront un repos complet et prolongé, une aération méthodique et un régime alimentaire réparateur ; où ils recevront en même temps une éducation hygiénique qui leur permettra de consolider leur guérison, quand ils l’auront obtenue, et d’éviter les rechutes. Des établissemens semblables existent depuis longtemps pour les tuberculeux aisés et sont connus sous le nom de sanatoriums ; ceux destinés aux phtisiques pauvres s’appelleront donc les sanatoriums populaires. Les malades y seront envoyés autant que possible dès le début de leur maladie, ou du moins dès que celle-ci aura pu être reconnue ; ils y feront un séjour de