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entreprise dans ce dernier pays et poursuivie depuis plus de six ans avec une méthode et un esprit de suite admirables, a même déjà donné des résultats capables d’ouvrir les yeux aux plus incrédules.

Cette œuvre a été grandement facilitée, disons-le, par la législation qui a institué dans l’empire allemand l’assurance obligatoire des ouvriers et employés contre la maladie et créé des caisses régionales chargées d’administrer les capitaux provenant des cotisations. Les statistiques dressées par les offices d’assurances n’ont pas tardé à montrer que la plus grande partie des frais des caisses de maladie avaient trait à l’assistance des tuberculeux ; on en a conclu aussitôt qu’il y avait économie à organiser des établissemens où la guérison de ces malades pourrait être obtenue.

Les caisses d’assurances se sont donc empressées ou de fonder des sanatoriums ou de prêter à faible intérêt des capitaux aux sociétés privées qui se sont formées dans le même dessein ; rétablissement ouvert, elles contribuent largement à son entretien en payant la pension des malades qu’elles y envoient.

Mais l’action des caisses d’assurances n’est pas restée isolée. : sous l’impulsion du gouvernement impérial, les conseils provinciaux et municipaux, les grands établissemens industriels, les sociétés de bienfaisance, les associations de la Croix-Rouge, les riches particuliers même, rivalisent de zèle. Un comité central établi à Berlin, sous la protection de l’Impératrice, centralise ; les projets et répartit les subventions, et, dans tous les Etats, dans toutes les provinces de l’Allemagne, les sanatoriums populaires pour tuberculeux se multiplient avec une rapidité ; qui tient du prodige.

Les plans de la plupart de ces établissemens (dont le nombre approche de cinquante) ont figuré à l’Exposition universelle de 1900 et une description détaillée on a été donnée par le docteur Gotthold Pannwitz, secrétaire général du Comité central allemand pour la lutte contre la tuberculose. En feuilletant ce bel ouvrage, on est surtout frappé de la variété des moyens mis en œuvre et de la multiplicité ! des efforts qui concourent au but. Parmi les sanatoriums déjà ouverts, un petit nombre seulement ont été construits aux frais des villes ou des Etats, et ceux-là sont plutôt des asiles de convalescens, tels ceux de Malchow et de Blankonfelde pour Berlin, de Harlaching pour Munich.