Page:Revue des Deux Mondes - 1901 - tome 2.djvu/921

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour 1 à 6 lits, rarement davantage ; ces chambres sont vastes, pourvues de larges fenêtres, et mesurent au moins 3 m, 50 de hauteur ; l’espace calculé est de 35 à 40 mètres cubes par lit ; les parois sont lisses, les angles amortis, pour empêcher la stagnation des poussières, les planchers revêtus d’un enduit imperméable qui rend les lavages faciles. Pour chaque groupe de dix à douze malades, un grand cabinet-lavabo, amplement pourvu d’eau, est ménagé à proximité des dortoirs. A une extrémité du bâtiment, quelques chambres à part, sans communication avec le reste des logemens, forment une petite infirmerie, réservée aux malades graves ou atteints d’affections contagieuses.

En avant de la façade principale, est disposée une galerie. large de 3 mètres au moins, entièrement ouverte au midi, mais pourvue de stores qu’on peut baisser à volonté : c’est la galerie de sieste, où les malades passent une grande partie ; de la journée, à l’abri du vent et de la pluie, à respirer l’air pur de la forêt, étendus sur des chaises longues et chaudement enveloppés.

Les dépendances, toujours très spacieuses, sont aménagées soit dans le sous-sol, soit dans des constructions annexes dissimulées par le bâtiment principal ; elles comprennent, outre la cuisine et les offices, une étuve à désinfection, une salle d’hydrothérapie et une chambre des machines, fournissant l’énergie nécessaire aux divers services. Le chauffage a lieu par la vapeur à basse pression circulant en tuyaux appareils ; l’éclairage se fait soit par l’électricité, quand on dispose d’une force suffisante, soit par le pétrole, exceptionnellement par l’acétylène. Les fenêtres des chambres restant ouvertes jour et nuit, les appareils de ventilation sont inutiles. L’enlèvement des matières usées est assuré soit par l’épandage après stérilisation, soit par des bassins filtrans. La construction est en général massive et robuste, mais sans aucun luxe ; le prix de revient dépasse rarement 3 200 francs par lit, ameublement non compris. Un parc spacieux, largement planté d’arbres et dans lequel sont ménagés des abris couverts, entoure l’établissement et lui assure l’isolement dont il a besoin.

Les dimensions du sanatorium sont très variables, toutefois on est d’accord aujourd’hui pour ne pas dépasser le chiffre de 100 à 120 malades : le médecin-directeur, qui doit tenir tout son monde dans la main, n’en peut pas surveiller efficacement un plus grand nombre. Quant au personnel, il est réduit au strict nécessaire : indépendamment du médecin en chef, qui habite avec sa