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accusées par les trésoriers provinciaux, déduction faite des frais de perception. Les dépenses locales sont celles que les gouverneurs, vice-rois et mandarins provinciaux déclarent nécessaires ; les dépenses impériales comprennent à la fois les 20 millions de taëls encaissés et déboursés par le Comité des revenus de l’Empire à Pékin et les dépenses de la défense nationale qui doivent être effectuées par les autorités provinciales.


III

Les emprunts chinois, antérieurs au traité de Simonosaki, duquel on peut dire que date vraiment la création de la dette, consistent en 6 250 000 francs de o et demi, émis en Allemagne en 1887, et 10 millions de taëls, soit 40 873 000 francs, de 7 pour 100, payables en argent, fournis en 1894 par la Hongkong and Shanghaï Banking Corporation. La même banque plaça, en février 1875, un emprunt or 6 pour 100 de 75 millions ; au mois de juillet suivant, 50 millions du même type furent souscrits moitié par la Chartered Bank of India, Australia and China, moitié par MM. Arnold Karberg et Cie. Au même moment, un emprunt de 400 millions en or recevait la garantie de la Russie, qui désirait faciliter à la Chine le moyen de commencer à payer l’indemnité de guerre due au Japon victorieux, et s’émettait en France ; cette garantie permit d’en fixer le taux à 4 pour 100, c’est-à-dire bien au-dessous de celui que la Chine, réduite à ses propres forces, aurait dû consentir à ses créanciers. Dès l’année suivante, en septembre 1896, une nouvelle émission, d’égale importance, devenait nécessaire : elle se faisait en Angleterre et en Allemagne au taux de 5 pour 100. En mars 1898, un troisième emprunt de 400 millions, au taux de 4 et demi pour 100, était émis afin de solder l’indemnité de guerre due au Japon : il était contracté avec la Hongkong and Shanghaï Banking Corporation et la Deutsch-Asiatische Bank ; outre la garantie des douanes impériales, accordée déjà aux précédens empruns, celui-ci reçut celle de certains likin, dont la perception fut confiée à l’inspecteur général des douanes. La même année 1898 vit encore la création de deux emprunts 5 pour 100 d’ensemble 124 millions, dont l’un a fourni les fonds destinés à la construction de la ligne Hankéou-Pékin, et qui ont aussi obtenu la garantie de droits de likin. Le tableau suivant, emprunté à l’intéressant ouvrage