Page:Revue des Deux Mondes - 1901 - tome 3.djvu/133

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de six ports nouveaux ; la convention de Pékin de 1860 ouvrit celui de Tientsin, situé sur le grand canal, à 130 kilomètres de Pékin et 80 de la côte par le Peïho. Divers accords ultérieurs, notamment le traité de Simonosaki (17 avril 1895), ont porté à trente-quatre le nombre total des ports ouverts sur la côte et à l’intérieur.

Après avoir exposé quelques-uns des élémens de richesse du pays, il convient de dire un mot de l’instrument qui est appelé, dans un délai plus ou moins rapproché, à les mettre le mieux en valeur. La Chine n’est réellement ouverte aux chemins de fer que depuis la guerre japonaise, qui, sur ce domaine comme sur tant d’autres, marque une ère nouvelle dans l’histoire du Céleste-Empire. Jusque-là, il n’y avait eu que des tentatives ou des commencemens d’exécution. En 1876, une maison anglaise, s’étant fait concéder une route de Shanghaï à Ousong, y avait installé des rails et fait circuler des locomotives sur 16 kilomètres : mais les autorités chinoises rachetèrent la concession et détruisirent la ligne. Le célèbre Li-Hung-Tchang établit un tronçon qui relie les charbonnages de Kaïping à Tientsin et à Takou, à l’embouchure du Peï-ho : les rails ont été posés au Nord-Est jusqu’à Shan-Haï-Kouan, point où la Grande-Muraille aboutit à la mer. En 1895, le gouvernement chinois racheta à la compagnie de Kaïping la ligne qu’elle possédait et la fît prolonger jusqu’à Pékin : la ligne Tientsin-Pékin fut ouverte en 1897. La Compagnie impériale des chemins de fer chinois a ouvert récemment deux lignes, Pékin à Pao-ting-fou, capitale de la province du Tchili ou Petchili, et l’autre prolongeant jusqu’à Kin-tchéou, sur le golfe de Liaotong, celle de Tientsin à Shan-Haï-Kouan. Ce dernier tronçon a été construit au moyen d’environ 60 millions de francs avancés par la Hongkong and Shanghaï Banking Corporation. Le petit chemin de fer de Shanghaï à Ousong a été rétabli par le vice-roi Tchang-Tche-Tong.

Une convention de 1895 a donné à la Russie le droit de faire passer la dernière section orientale du Transsibérien à travers la Mandchourie, sur un parcours de 1 535 kilomètres et de rejoindre à Nikolsk, à 109 kilomètres au nord de Vladivostock, la ligne de l’Oussouri. L’article 3 de ce même acte international, connu sous le nom de Traité Cassini, d’après celui du diplomate qui le signa, donna à la Russie le droit de construire les lignes de Kirin à Shan-Haï-Kouan et à Nian-Tchwang, port à traité du