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classés. Dans le courant de cette première année il s’est produit 370 plaintes, dont les deux tiers ont été considérées comme fondées ; des mesures administratives ont été prises dans 270 cas ; des procès-verbaux ont été dressés douze fois. Il est à noter que les établissemens le plus souvent en défaut sont précisément ceux de l’État : les hôpitaux, et nommément l’hôpital Laënnec, le Ministère des Finances, la Sorbonne, l’Odéon, l’administration des Postes, la prison de la Santé, pour n’en citer que quelques-uns.

M. Michel Lévy, dans son rapport du 4 mars 1898 sur un projet de réglementation de la fumivorité admet qu’il est possible de réduire, dans une très large mesure, le dégagement des particules de charbon, de suie et de goudron des foyers fumeux. Un concours a été institué, en 1894, par la Ville entre les différens systèmes proposés pour la suppression des fumées et la construction des foyers fumivores. Sur 110 appareils présentés, il y en eut huit qui donnèrent des résultats satisfaisans. Ils faisaient disparaître les parties solides et visibles des fumées en assurant plus parfaitement la combustion du charbon, en substituant le coke à la houille, en réglant les foyers. Le choix du combustible, la disposition de la grille, la conduite du feu et le soin d’éviter la surcharge assurent, quel que soit l’appareil, une combustion à peu près parfaite. Un procédé plus savant et plus efficace est employé, en Angleterre, dans les ateliers de scierie de la ville de Glasgow. Il s’inspire d’un principe posé par un très habile chimiste français, M. Schlœsing, d’après lequel on doit se proposer d’entraîner les fumées, de les refroidir et de les laver au moyen d’un jet de vapeur. On les débarrasse ainsi de toutes leurs matières solides et d’une partie de leurs gaz toxiques. À Glasgow les particules solides quotidiennement déversées dans l’atmosphère ont été réduites, par ce moyen, de 46 kilogrammes à 2kg,700, et l’acide sulfureux entraîné avec elles, est tombé de 14 kilogrammes à 7kg,5.

Les analyses très précises d’Austen Roberts ont fait connaître les poids de particules fixes de fumée que produisent les divers combustibles, la houille, le coke, l’anthracite, suivant qu’ils brûlent dans les cheminées ordinaires, dans les cheminées à foyers fumivores, ou dans les poêles perfectionnés. La houille, à poids égal, donne toujours trois à quatre fois plus de parties solides opaques et salissantes que le coke. L’anthracite est intermédiaire.