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LA DÉFENSE DE LA LÉGATION DE FRANCE.

de M. Morisse. Le mur de la rue de la Douane prend, de plus, l’aspect d’une scie ébréchée. Les Chinois essaient encore d’incendier, mais sans résultat. Le quartier-maître fourrier Lohézic est atteint à la poitrine par un éclat d’obus qui, sans force, n’amène heureusement qu’une contusion insignifiante.

À midi, le canon se tait ; mais le coin nord-est est plus particulièrement attaqué à coups de fusil.

À 5 mètres à peine du poste de la maison Saussine, les Chinois travaillent à une galerie souterraine qui a dû être commencée dans la rue de la Douane ; ils sont maintenant dans l’écurie qui se trouve en face de ce poste. Cette galerie doit avoir plus de 2 mètres de profondeur, étant donné que nous n’apercevons que l’extrémité de la pelle de celui qui rejette la terre. Sur quel bâtiment est-elle dirigée ? Est-ce sur la maison de Saussine ? Est-ce sur le Salon bleu ? Ce dernier bâtiment, moins ébranlé, moins détruit par le canon, résistera mieux à une explosion ; cette considération m’amène à retirer de la maison Saussine les hommes qui s’y trouvent, et à en mettre les deux tiers dans le Salon bleu. Je laisse sous le Hall des Abeilles deux postes de deux hommes, commandés l’un par Pesqueur, l’autre par Saliou. Ces deux postes ont pour mission de surveiller les passages compris entre le Hall, la maison Morisse au sud et le Salon bleu au nord. Pesqueur et Saliou ont en outre l’ordre de faire toutes les heures, jour et nuit, une ronde dans la maison Saussine ; enfin il est entendu que, pendant les attaques, les quatre hommes réoccuperont cette maison, qu’il importe de ne pas abandonner.

Dans le Salon bleu, où sont placés les autres marins, les dispositions suivantes sont prises :

1o Percement de meurtrières dans le mur parallèle à celui de la Douane ;

2o Démolition des murs de la cuisine Saussine pour dégager le champ de tir de ces meurtrières

Ces travaux sont exécutés sous la direction de M. Bartholin, qui organise ainsi ce qui sera son nouveau poste de combat. M. Picard-Destelan conserve le sien, près de moi, dans la maison Saussine. D’autre part, la ligne de défense reste la même : l’aile gauche gardée par le reste du détachement français sous les ordres de Labrousse, de Pelliot, de Cholet et de Gruintgens ; l’aile droite, le blockhaus, défendue par les Autrichiens.