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qu’au huitième rang avec 94 000 tonnes, après la Hollande, la Norvège, le Danemark, la Suède. Un nombre considérable de compagnies de navigation font à Anvers un service régulier : plusieurs sociétés belges, comme la Compagnie maritime du Congo et celle qui relie Ostende à Douvres, s’y sont organisées ou sont en voie de le faire. Un vif mouvement se dessine dans le pays pour amener la création de nouvelles lignes, la construction de navires et, d’une façon générale, pour encourager le développement de la marine belge, qui n’existait pour ainsi dire pas avant les entreprises africaines du roi Léopold II.

Des trois ports que nous étudions, Anvers est cependant celui qui a le moins progressé dans les dernières années. La Chambre de commerce, préoccupée de cet état de choses, a, par une délibération fortement motivée, prise le 26 février 1901, invité le gouvernement à faire diligence, pour étendre au nord la rade et les établissemens maritimes ; elle lui a rappelé les paroles du ministre des Finances qui, dans la note préliminaire du budget extraordinaire pour 1900, déclarait « que tout à Anvers est devenu étriqué, resserré, encombré : les lieux d’accostage, la surface des quais, les hangars, les voies ferrées, les engins de manutention, en un mot l’ensemble de l’outillage et des installations du port, sont devenus insuffisans, tout en fournissant leur maximum de rendement. » Les surfaces à utiliser, les voies ferrées et les gares qui s’y rattachent ne doivent pas seulement répondre aux besoins d’un trafic régulier, calculé d’après la moyenne de l’année ; il faut tenir compte du fait que, pendant les mois d’octobre à mars, les expéditions à l’entrée et à la sortie des grands ports sont plus actives que durant l’autre moitié de l’année : au plus fort de cette période d’activité intense, des gelées peuvent suspendre les arrivages par la navigation intérieure ; à ce moment, les chemins de feront une tache écrasante, et ont besoin de vastes superficies pour dégager les trains, décharger et recharger les wagons : une gare considérable serait donc nécessaire.

Les Belges ne s’endorment pas sur un premier effort : ils se préoccupent de conserver à leur grand port le rang qu’ils ont réussi à lui assurer. Grâce à la popularité dont jouissent maintenant chez eux les entreprises lointaines, sources de tant de bénéfices pour leurs industriels, leurs négocians et leurs financiers, il est probable que les crédits ne seront pas marchandés