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est constante, c’est un élément fixe. D’autre part, l’onde est symétrique : ses points se correspondent deux à deux, s’opposent et se balancent : à un point déprimé, dans la moitié qui forme fossé, correspond un point soulevé d’autant dans celle qui forme relief. Si donc l’on considère deux points distans d’une demi-longueur d’onde, leurs mouvemens au même moment, sont égaux et de sens contraires. Les efforts qui les produisent s’annuleraient s’ils étaient appliqués à une même particule.

La mensuration que nous venons d’imaginer serait difficile à exécuter, pour bien des raisons évidentes. Il y en a une autre, également instructive, qui est plus aisée : c’est celle de la vitesse de propagation. L’onde est circulaire : c’est dire que le mouvement chemine avec une égale vitesse dans toutes les directions. Dans une direction donnée, le cheminement s’accomplit aussi dans les mêmes conditions de rapidité ; l’onde progresse d’un mouvement uniforme : la vitesse de propagation de la vibration, dans le milieu, est constante et caractéristique de celui-ci. Au contraire, l’amplitude de vibration des particules d’eau va en diminuant quand l’onde s’éloigne : la hauteur de son soulèvement, la profondeur de sa dépression, s’atténuent ; et à mesure que ses cercles s’étendent, elle-même tend à s’évanouir.

Nous continuons de considérer ici les effets d’un ébranlement isolé, qui n’est suivi d’aucun autre. Il faut supposer qu’en un point de la nappe tranquille on a exercé une percussion légère, unique, solitaire. Par là, un petit élément de surface a été déprimé au-dessous de la position qu’il occupait ; il est remonté au-dessus lorsque la pression a cessé, dépassant son point de départ originel qu’il a regagné, enfin, après une double excursion. En d’autres termes, le centre d’ébranlement a opéré une double oscillation, une vibration complète comparable à celle qu’exécute le balancier de l’horloge écarté de sa position d’équilibre. C’est cette vibration qui a été répétée par les particules voisines, et, en définitive, propagée dans toutes les directions. C’est elle qu’il faut maintenant envisager, puisqu’elle est l’origine et l’image de tout ce qui suit. Pourquoi la petite surface d’ébranlement a-t-elle exécuté ce mouvement pendulaire pour revenir à sa position d’équilibre ?

C’est par suite d’une qualité des corps, — de l’eau dans le cas présent, — qui est l’élasticité. Et cela, c’est une notion expérimentale élémentaire à laquelle nous arrêterons notre analyse — Si,