Page:Revue des Deux Mondes - 1901 - tome 6.djvu/836

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE TRAVAIL DANS LES MINES
Á LA
CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE BERLIN

Dans la récente communication qu’il adressait à M. le président de la commission du travail de la Chambre, M. Duval, parlant au nom de l’Union des industries métallurgiques et minières, évoquait le souvenir de la Conférence internationale de Berlin en 1890, et se demandait s’il était bien prudent de la part du législateur français de vouloir trancher à lui seul une question aussi délicate et aussi complexe que celle de la réglementation de la journée de travail dans les mines. Rien ne se perd si vite, de notre temps, que le souvenir des faits les plus rapprochés de nous : le kaléidoscope des événemens quotidiens en efface l’impression, avant que les contemporains aient pu en dégager les enseignemens ; la polémique des partis en travestit le sens et la portée, sans que le philosophe ou l’historien puissent prendre le recul nécessaire pour leur restituer leur physionomie exacte. La plupart des hommes distingués qui avaient le grand honneur d’être les délégués de la France à cette conférence, MM. Jules Simon, Burdeau, Tolain et Delahaye, ne sont plus de ce monde. Peut-être ne semblera-t-il pas oiseux qu’un témoin assidu de leur mission[1] vienne rappeler ce qui s’est passé à Berlin, pourquoi les promoteurs de la Conférence avaient voulu faire de la limitation de la journée de travail, dans les mines ou ailleurs, une question internationale, au nom de quels principes et en vue

  1. L’auteur était secrétaire de la Délégation française.