Page:Revue des Deux Mondes - 1902 - tome 11.djvu/535

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la vallée des Ighargharen. »Le 11 janvier : « L’ouad Tinhadjel est une grande rivière qui, à l’est, va bientôt se perdre dans le Tafassasset, mais qui, à droite, vient des montagnes lointaines du cœur même du Ahaggar. » Le 12 janvier : « La dernière partie de la route nous fait remonter l’ouad Irsane, dans lequel on campe assez tard à des tilmas (sorte de mares) qui, pour le moment, sont à peu près comblés et ne nous fournissent que quelques outres d’eau. » Le 14 : « Tout le système des eaux se déverse vers l’est, rejoignant le grand collecteur, le Tafassasset. » Le même jour, la mission « avance ensuite sur une très vaste plaine plate bordée au sud par le grand ouad Adjou sur le bord duquel est établi le campement. » Le 15 janvier « est consacré à un séjour sur l’ouad Adjou… Le haut ouad Adjou doit être boisé si l’on s’en rapporte aux forts troncs d’éthels secs que nous recueillons ici et que quelque crue a dû amener. » Le 17 janvier : « On remonte l’ouad Amanenghad, d’abord grande artère. » Et dans la région difficile de Tadent à Tadjenout où fut assassiné Flatters, le 20 janvier : « La route nous fait descendre le collecteur de ces petites rivières, qui se nomme ouad Oboden ; » le 21 janvier : « Départ matinal sur un sol de schiste et de quartz coupé de nombreux lits de rivières se dirigeant tous vers notre gauche au sud-ouest. La plus importante de ces rivières, l’ouad Takalous, se trouve bientôt être notre route[1]. » Le mot de rivière revient ainsi et plus loin constamment sous la plume de M. Foureau, et que l’on ne dise pas qu’il est pris comme synonyme de vallée ; ce sont bien des rivières : dans les passages cités plus haut, il est question de système d’écoulement des eaux et de crues emportant au loin de forts troncs d’arbres. Ce sont des rivières sèches la plus grande partie de l’année qui se perdent dans les schistes ou sous le gravier ; mais dans le midi de la France, il y a des quantités de rivières intermittentes.

On rencontre, d’ailleurs, en plein centre du Sahara, des points d’eau permanens, indépendamment des puits proprement dits : le journal de M. Foureau, tout aussi bien que les excursions du capitaine Pein en témoignent. A la date du 11 décembre, on y lit sur l’oued Inara, dans le Tindesset. « En ce point, l’ouad Inara n’a pas plus de 200 mètres de largeur ; son lit est couvert de fourrés d’Ethels (bois), de Drinn (fourrage) et de Diss… Cette

  1. Mission Saharienne, p. 60, 82, 92, 94, 96, 97, 99, 107, 108 et beaucoup d’autres à la suite.