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de Fribourg. Cet acte de fraternisation brandebourgeoise, comme on aimait à l’appeler, était surtout une entrée en succession éventuelle (Erbeinsetzung) de la maison de Brandebourg. Il stipulait formellement, en effet, qu’en cas d’extinction de la branche souabe des Hechingen et des Sigmaringen, leur succession serait déférée à cette maison. La réciproque n’avait pas été exprimée formellement pour les Hechingen et les Sigmaringen[1]. Néanmoins ils ont toujours prétendu qu’ils auraient un droit successoral, en cas d’extinction des Brandebourg.

Les Hohenzollern-Sigmaringen obtinrent droit d’entrée à la Diète en 1703. Le traité de Lunéville les priva de leurs droits féodaux dans plusieurs seigneuries néerlandaises et domaines en Belgique. Ils rétablirent en 1806 leur principauté en faisant accession à la Confédération du Rhin. Le prince Aloys y fut poussé par sa femme, la princesse de Salm-Kyrbourg, dont le père avait eu des relations très amicales avec l’impératrice Joséphine : cela lui valut un État souverain avec un riche territoire sur la rive gauche du Rhin. En 1813, il se retourna contre ses bienfaiteurs, passa à la coalition, retrouva la faveur de son royal parent de Prusse, et, les traités successoraux étant remis en vigueur, le Congrès de Vienne le reconnut comme membre souverain de la Confédération germanique, en retour de ses anciennes possessions des Pays-Bas.

Le Statut qui régissait cette petite dynastie avait été fixé par le prince Aloys, le 21 janvier 1821[2]. Le prince régnant exerçait sur tous les membres de sa famille la plénitude du pouvoir paternel, particulièrement pour l’entrée au service étranger, civil ou militaire ; pour le séjour des princesses non mariées hors du pays ; pour les mariages à conclure en vue d’éviter les mésalliances ; pour les partages ou tutelles. Ce Statut avait été approuvé par le roi de Prusse. Au cas de difficulté sur son application, on aurait recours à une commission arbitrale dont la décision serait soumise à l’approbation du roi de Prusse, chef de la maison Hohenzollern.

En 1848, le prince régnant octroya à son petit peuple une constitution. Il en résulta des difficultés, et il abdiqua en faveur de son fils, le prince Antoine. Le nouveau prince céda par traité signé à Berlin le 7 décembre 1849, ratifié le 20 février 1850,

  1. Schmid, Die Atteste Geschichte des Gesammthauses Hohenzollern, p. 193 et 55.
  2. Schulze, Die Hausverfassung der Hohenzollern.