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IV

L’Algérie se partage en trois départemens civils, administrés par des préfets, et trois départemens militaires, soumis aux généraux de division ; les uns et les autres sont divisés en communes de différentes catégories.

D’après le recensement de 1891, les communes de plein exercice, au nombre de 251, sur une population totale de 1 254 461 habitans, comprenaient 756 935 indigènes ; les communes mixtes, au nombre de 73 dans le territoire civil, sur une population totale de 2 366 134 habitans comptaient 2 320 297 indigènes[1]. Enfin l’autorité militaire avait sous sa surveillance 17 communes peuplées ensemble de 487 392 habitans, dont 481 455 indigènes. Cette situation n’a subi depuis lors que des changemens peu importans.

C’est une dénomination très inexacte que celle de commune appliquée aux divisions administratives du territoire militaire, car certaines de ces circonscriptions ont une étendue égale à celle de plusieurs départemens français : telle était encore, il y a quelques années, la commune indigène de Biskra, qui comptait une population de 103 483 habitans, répartis sur une superficie de 11 millions d’hectares ; aussi le nom de cercles qu’elles portaient autrefois était-il préférable.

Chaque cercle est placé sous les ordres d’un commandant supérieur assisté d’un bureau arabe : nous employons à dessein cette expression, et non la dénomination officielle de bureau des affaires indigènes, parce qu’elle est la plus répandue, et que l’institution ne s’est guère modifiée en changeant de nom. Ce bureau est en réalité le rouage essentiel. Composé d’un officier chef et de plusieurs officiers adjoints, il rend la justice aux indigènes, surveille l’assiette et la perception de l’impôt, donne les ordres aux caïds, aux aghas, assure le service des réquisitions, la sécurité des habitans ou des voyageurs, etc., sous la responsabilité du commandant supérieur qui a seul le commandement des troupes.

Il y a peu de choses à dire de l’administration en territoire de commandement, sinon que les frais de toutes sortes y sont

  1. Le nombre des communes a peu varié depuis cette époque.