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les commandans d’armée, devraient être expédiés à mon adresse. »

Les réclamations du général de Steinmetz continuent. Un projet de lettre de Sa Majesté à ce général, écrit par Moltke probablement le 8 août, se termine ainsi : « Je considère comme sans fondement les réclamations faites par vous à la IIe armée… Celle-ci a été conduite d’une manière absolument conforme à mes intentions. »

Les 8, 9, 10 août, ordres du Roi pour suivre l’armée française qui paraît se retirer vers la Moselle.

Le 14 août, à 10 heures du matin, lettre personnelle[1] du général de Moltke au général de Stiehle, chef d’état-major de la IIe armée, commandée par le prince Frédéric-Charles :

« Merci pour tous vos renseignemens, d’autant plus que nous n’en recevons aucun de la Ire armée (général de Steinmetz). Je ne suis pas seulement en état de vous dire où se dirigent aujourd’hui ses corps d’armée. Les démarches voulues ont été faites pour remédier à cet état de choses.

« La position (des Français) derrière la Nied n’est peut-être bien, malgré tout, qu’une position d’observation, les forces principales restant derrière la Moselle. Je soumets toutefois à votre appréciation s’il n’y aurait pas lieu d’arrêter le IIIe corps pour laisser serrer les autres. »

Le même jour, une instruction[2], datée du quartier général de Saint-Avold à 7 heures du soir, dit aux commandans en chef des Ire et IIe armées : « Il n’est pas invraisemblable qu’une fraction importante des forces ennemies se trouve en avant de Metz sur la rive gauche de la Nied française. Il est par suite nécessaire de concentrer étroitement les Ire et IIe armées. » Suivent les ordres du Roi pour cette concentration, destinée à permettre d’attaquer l’armée française dans sa position de Pont-à-Chaussy sur la Nied. Le haut commandement allemand se croit à la veille d’une grande bataille.

Le même jour, 11 août, vers 10 heures du matin, de son quartier général de Puttelange, le prince Frédéric-Charles, commandant la IIe armée, avait écrit au général de Moltke une lettre[3] bien intéressante, puisqu’elle exposait les idées du

  1. Correspondance militaire du maréchal de Moltke, Ier vol., p. 271.
  2. Ibid., Ier vol., p. 272.
  3. Ibid., 1er vol., p. 274.