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et les Téléphones. Le développement des réseaux, rabaissement des tarifs, l’augmentation du nombre des bureaux auxiliaires, le transport des colis postaux avec la même vitesse que les lettres, sont des mesures qui seront accueillies avec reconnaissance par toutes les classes de la population ; elles sont indispensables au développement du tourisme.

Avec de bons hôtels, de bons transports, des facilités de correspondance, le touriste a l’essentiel. Il lui est pourtant presque aussi nécessaire d’être bien renseigné. Nous avons en France une fort bonne collection de guides, fondée par un homme qui fut un très méritant précurseur, M. Adolphe Joanne, et dignement continuée par son fils. La partie française de cette collection, constamment perfectionnée et tenue à jour, n’a rien à envier aux Baedeker et aux Murray. Ses rédacteurs pourraient cependant recourir plus souvent à l’obligeance éclairée des savans et des érudits locaux. C’est à eux, justement, qu’a fait appel M. M. Boule pour la collection dont le livre sur Le Cantal, publié en commun par nous deux en 1898, a été l’origine et dont il a pris la direction, en 1900, avec un volume de MM. Gord et Viré sur La Lozère et les Causses. D’autres publications, Guides Conty, Guides Mi-riam, sont aussi très recommandables, et je me reprocherais de ne pas avoir un mot d’éloge pour les livres, si agréables et si documentés, de M. Ardouin-Dumazet.

Nos cartes ne valent pas nos guides. La carte de l’Etat-major au 1/80 000e constituait, à son établissement, un monument incomparable de la cartographie française. L’étranger nous a depuis dépassé, et ce n’est pas la carte de l’Intérieur au 1/100 000e, si imparfaite comme figuré du terrain, qui nous fera reprendre notre rang. Espérons que les travaux de notre service géographique de l’armée nous doteront enfin de la nouvelle carte au 1/50 000e si impatiemment attendue. Signalons. sa nécessité urgente à nos cartographes, et aussi l’importance qu’aurait pour le tourisme la publication de parties séparées de cette carte, embrassant toute une région particulièrement pittoresque et fréquentée.

Quand, à ces diverses réformes, nous aurons ajouté, pour toutes nos régions montagneuses, un bon corps de guides et de porteurs, tel que celui qui existe déjà à Chamounix, nous n’aurons rien à envier à la Suisse au point de vue de l’outillage de l’industrie du tourisme.

Si ces réformes sont faites, et si l’industrie nouvelle du