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dont le général Gallieni a développé la nécessité dans son rapport d’ensemble de mars 1899.

Cette question a donné lieu à de vives critiques à la tribune et dans la presse et a été parfois présentée comme un simple prétexte à des aspirations militaires dont on eût pu fort bien se dispenser.

Le colonel Lyautey fait observer que le principe de l’isolement des régions du Sud pouvait être séduisant à première vue, puisqu’il l’avait lui-même préconisé d’abord, mais que la connaissance et la pratique du pays lui ont rapidement prouvé qu’il était irréalisable.

Si on peut isoler un pays désert ou bien séparé des régions pacifiées par des barrières infranchissables, il n’en est pas de même quand il s’agit de pays habités par des populations relativement denses et guerrières, se livrant à de perpétuelles incursions chez leurs voisins, qui demandent à vivre tranquilles et à être protégés. De plus, au point de vue économique, la pénétration de l’Extrême-Sud a appris que ces régions contenaient des ressources sérieuses, une population dense et des richesses en bétail, dont on ne soupçonnait pas l’existence, qui avaient été jusque-là immobilisées, et dont il sera facile de tirer grand parti, en les exportant par Fort-Dauphin et Tulear.

Enfin, quand on laisse impénétrées de vastes régions habitables et relativement riches en ressources, elles deviennent un abri tout indiqué pour les élémens réfractaires des parties occupées. Tôt ou tard il faut se décider à y intervenir offensivement, et c’est de l’occupation intégrale seulement que date le grand essor économique de notre empire d’Extrême-Orient.

Grâce à la pénétration du sud de Madagascar, la crainte d’un nouvel effort militaire sérieux est écartée, le développement économique a soudainement suivi la pacification, et ces heureux résultats justifient les dépenses en hommes et en argent que cette utile campagne a entraînées.


IV

Un des derniers chapitres de l’ouvrage du colonel est consacré à l’Assistance médicale, au moyen de laquelle on arrivera peu à peu à résoudre un des problèmes les plus difficiles qui se posent dans la Grande-Ile, je veux parler de la pénurie de