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palais construit à l’occasion d’un voyage de la reine Ranavalo à Fianarantsoa. Sans attendre la construction d’un nouvel hôpital déjà projeté, il se mit immédiatement à l’œuvre, chercha avant tout à gagner la confiance des indigènes et à les attirer à lui. Sa bonté, le succès de ses cures, le désintéressement complet avec lequel il donnait ses soins, aux riches comme aux pauvres, lui assurèrent rapidement une grande popularité.

Le but principal étant d’augmenter la population, le docteur Beigneux s’attacha, dès son arrivée, à la création d’une maternité. En même temps que sa maternité, il organisa un cours pour former des sages-femmes indigènes et créa deux fois par semaine des consultations spéciales pour les femmes et les enfans.

Le succès de ces consultations est aujourd’hui extraordinaire et le docteur Beigneux, secondé par le docteur Bourges, peut à peine y suffire. En 1900, le total des consultations données, pendant l’année, au dispensaire de Fianarantsoa était de 16 800, soit une moyenne journalière de 70 ; en 1901, les consultations s’élèvent à 48 742, soit 130 par jour ; en 1902, 54 582, soit 150 par jour.

Peu de femmes accouchent maintenant, sans être venues consulter le docteur, et toutes celles dont le cas est compliqué sont retenues à la Maternité. En 1900, les consultations gynécologiques bi-hebdomadaires se sont élevées à 2 560. On en compte 5 410 en 1901, et 6 240 en 1902. La mortalité infantile a été également abaissée dans des proportions très satisfaisantes et les consultations hebdomadaires des nourrissons ont pris un heureux développement, puisqu’en 1901, il y avait 102 inscrits et qu’on en comptait 330 en 1902.

A côté des soins aux femmes et enfans, il faut citer encore, au point de vue de la repopulation, les vaccinations et le traitement de la syphilis. L’année dernière, plus de 60 000 indigènes ont été vaccinés à Fianarantsoa ; le docteur Beigneux a de plus organisé des tournées de vaccination dans la province ; des docteurs indigènes en sont chargés. Quant aux malades indigènes traités à l’hôpital, cette intéressante question peut se résumer par les chiffres suivans : en 1900, 6 698 hommes et 867 femmes ; en 1901, 16 947 hommes et 7 993 femmes ; en 1902, 47 488 hommes et 11 153 femmes.

L’influence politique qui accompagne cet effort vers