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SOUVENIR


C’est un lieu dont on se souvient,
Comme d’un visage ;
La pensée errante y revient,
Quand l’esprit voyage...

Voici la ville et la villa
Et ses salles peintes ;
Nous nous sommes promenés là,
Ecoutant les plaintes

Des jets d’eau vaporeux et frais
Et des cent fontaines
Et du vent dans les noirs cyprès
Et des vasques pleines.

Nous avons respiré l’odeur
Du jardin en pente
Qui sent l’eau, la feuille et la fleur
Et la mort vivante.

Les pas s’en vont ; l’ombre les suit.
Mais l’âme, ici, reste
De ceux que l’amour a conduits
A la Villa d’Este.

Elle est un lieu magicien
Sur l’autre rivage ;
On en parle et l’on s’en souvient
Comme d’un visage.


L’ETE


Eté ! avec amour si te nomme ma bouche
Donne-lui le pouvoir
De dire ta beauté bienveillante ou farouche,
Et me laisse m’asseoir