Page:Revue des Deux Mondes - 1904 - tome 20.djvu/377

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le choix des houilles a, spécialement pour Paris, où le pouvoir éclairant du gaz doit être obtenu sans enrichissement autre que l’adjonction aux charbons ordinaires de boghead ou de cannel-coat, une grande importance. Ces deux types de houille, qui deviennent rares, sont extrêmement riches en gaz d’un pouvoir éclairant élevé. Comparativement à la houille commune, le premier a un rendement supérieur d’environ un tiers et produit un gaz d’un pouvoir éclairant presque double ; le second distille un gaz quatre fois plus éclairant et deux fois et demie plus considérable en volume. Pour obtenir, par de savans mélanges de houille dans les cornues ou de gaz dans les gazomètres, la qualité moyenne exigible, la surveillance des usines doit être de tous les instans. Il faut, dans le choix des houilles, ne s’attacher qu’à celles qui, tout en produisant les composés les mieux équilibrés d’hydrogènes carbonés, contiennent peu de sulfures et ne dégagent pas trop d’acide carbonique ou d’ammoniaque. Enfin il est nécessaire que les houilles choisies produisent divers résidus, notamment de bon coke, en grande quantité, ces résidus entrant pour une part considérable dans les bénéfices des exploitations gazières.

Mais si, pour ne pas subir les fluctuations du marché, on doit constituer des stocks gigantesques, il importe aussi que la houille à gaz ne soit ni de trop vieille extraction, ni exposée à l’air pu à la pluie. Dix pour 100 d’eau dans la houille à distiller non seulement affaiblit sensiblement le pouvoir éclairant du gaz, mais en diminue la production de 25 à 30 pour 100.

On voit quelles conditions multiples et parfois contradictoires il faut remplir pour les approvisionnemens de charbon des usines à gaz. Elles sont particulièrement difficiles à réaliser à Paris.

Ces difficultés surmontées, il faut produire le gaz en quantités suffisantes pour la consommation diurne et nocturne de chaque jour, consommation qui varie d’une semaine à l’autre, et épurer le produit des cornues de distillation.

On admet que 100 kilogrammes d’un bon mélange de houille à longue flamme, distillée à une température convenable, produisent en moyenne 76 kilos et demi de coke, 10 kilos et demi de goudron, 7 litres d’eaux ammoniacales et 30 mètres cubes de gaz. Mais ce gaz, non épuré, doit subir, avant d’être emmagasiné dans les immenses cloches des gazomètres, une série