Page:Revue des Deux Mondes - 1904 - tome 20.djvu/410

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

passent ensuite, pour cinq ans, dans l’armée territoriale, puis, pour huit ans, dans la réserve de l’armée territoriale. Quant à la troisième portion du contingent, elle passe un an et quatre mois dans la deuxième classe de l’armée de dépôt où elle pourrait être astreinte à une convocation, puis est directement versée dans la réserve de l’armée territoriale.

En 1902, sur 428 000 jeunes gens du contingent, 191 000 furent déclarés bons pour le service, ce qui indique un tri déjà bien autrement sévère que celui de nos conseils de révision. Sur ces 191 000, un décret impérial versa comme de coutume les plus faibles dans la deuxième classe de l’armée de dépôt, et le tirage au sort détermina parmi le reste ceux qui seraient incorporés dans l’armée active : le nombre de ceux-ci n’était que de 45 000. Il s’y ajoute 1 200 à 1 500 volontaires d’un an. Les officiers se recrutent exclusivement parmi les élèves de l’école spéciale militaire, qui ont eux-mêmes passé pour la plupart par les écoles de cadets où l’on peut entrer à partir de huit ans ; ils passent ensuite par une école d’application distincte suivant leur arme. Les sous-officiers sont généralement des sous-officiers de carrière. La base de l’armée japonaise, tant par le choix sévère qui peut s’exercer au recrutement et n’y admet que les sujets les mieux constitués, que par la constitution des cadres inférieurs, paraît ainsi vraiment solide.

Les douze divisions que compte cette armée, et auxquelles il faut joindre la Garde, qui en forme une treizième, ne sont pas groupées, comme dans la plupart des pays européens, en corps d’armée. Elles constituent des unités qui se suffisent à elles-mêmes et comprennent des troupes de toutes armes : deux brigades d’infanterie, composées chacune de deux régimens à trois bataillons de quatre compagnies ; un régiment de cavalerie à trois escadrons ; un régiment d’artillerie à six batteries de six pièces, un bataillon du génie et un escadron du train. Outre ces treize divisions, il existe deux brigades indépendantes de cavalerie et deux brigades d’artillerie, plus dix-neuf bataillons d’artillerie de forteresse et un bataillon du génie. L’ensemble donne un effectif de paix de 160 000 hommes, officiers, sous-officiers et soldats, dont 108 000 pour l’infanterie ; 19 000 pour l’artillerie, tant de campagne que de forteresse ; 4 000 pour la cavalerie ; 8 000 pour le génie ; 15 000 pour le train des équipages, et un peu plus de 6 000 pour les services non combattans