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ne lui sont imputables qu’à cause de la hâte excessive imposée à plusieurs de ses délibérations ou à la condescendance qu’en certaines occasions, il a montrée pour les propositions qui lui étaient soumises, cédant à son désir formel de vivre en bons termes avec le Conservatoire. Ajoutons que s’il n’a pas fait tout le bien qu’il aurait voulu, il a pu parfois empêcher quelque mal.

Aujourd’hui, grâce à des égards réciproques et à une expérience résultant de part et d’autre d’un commerce plus suivi, les relations, de défiantes qu’elles étaient d’abord, sont devenues de plus en plus cordiales. Des habitudes de courtoisie affectueuse se sont établies entre des gens naturellement faits pour s’entendre, unis qu’ils sont par des goûts pareils et un égal désir de se dévouer aux intérêts d’une maison qui est chère à tous. On sait maintenant le prix d’un pareil concours et les heureux effets qu’il a déjà produits. Au lieu d’un amoindrissement d’autorité que certains conservateurs avaient pu craindre, ils ont reconnu, mieux fixés désormais sur les dispositions réelles du Conseil, que, sans paralyser en rien leur initiative, celui-ci n’a d’autre but que d’en régler l’exercice et de réunir au profit de l’œuvre, commune les bonnes volontés d’hommes dont il est bien placé pour apprécier le savoir et le dévouement.

Tenant compte des termes mêmes du décret qui règle ses attributions, le Conseil des musées s’est appliqué à rester dans les limites qui lui sont assignées et il a conscience d’avoir rendu quelques services. Grâce à la compétence spéciale de deux de ses membres, M. Hérault, président à la Cour des comptes et M. Tétreau, président de section au Conseil d’Etat et qui, à ce titre, fut mêlé de très près à la création du Conseil des musées, l’ordre a été établi dans la comptabilité financière qui régit son fonctionnement. En développant la production de l’atelier des moulages et de la chalcographie, le Conseil a pu augmenter dans une notable proportion les ressources, autrefois assez restreintes et longtemps stationnaires, provenant de cette production et accroître ainsi d’autant les sommes réservées aux achats. A l’aide de cette augmentation de recettes, presque immédiatement grossies encore par la fondation et l’utile concours de la Société des Amis du Louvre, il n’est guère de vente importante Où nos conservateurs n’aient figuré avec des crédits suffisans pour faire entrer dans nos collections des œuvres dont la possession semblait désirable. Comme par la plus louable émulation les dons