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fort satisfaisant. Mais, en ce qui concerne l’affinage électrique, que l’on emploie le procédé de Livet ou tout autre, comme celui de Kjeblin, installé à Gysinge (Suède), l’expérience montre que les frais de fabrication des aciers électriques ainsi obtenus doivent être évalués au moins à 100 francs par tonne, et, par conséquent, sont notablement plus élevés que ceux des aciers Martin. Si l’on considère alors que la fabrication électrique, avec ces prix de revient, exige, comme nous venons de le dire à l’instant, des minerais purs et riches, du charbon excellent et, surtout, des chutes d’eau importantes dans le voisinage immédiat de la mine, on est bien forcé de conclure, avec A. Keller lui-même, que, seuls, quelques pays comme la Suède, le Canada, le Brésil, la Nouvelle-Zélande, la Rhodésia, etc., à peu près dépourvus de houille, mais riches en minerais et en chutes d’eau, pourront trouver avantage à employer, comme appareils industriels, des hauts fourneaux électriques.

Cette conclusion s’applique aussi à la métallurgie du zinc et n’est pas infirmée par le succès que, paraît-il, obtient la fabrication électrique de ce métal, ou plutôt de son produit de combustion, l’oxyde de zinc (blanc de zinc), à Crampagna (Ariège). A fortiori s’applique-t-elle encore au traitement par voie sèche des minerais de cuivre.

Mais les facteurs économiques du problème sont nombreux, variables d’une région à l’autre et, en somme, malgré l’importance des résultats acquis ou espérés, il est clair que, partout où la houille est à un prix abordable, l’électrométallurgie, telle qu’on la conçoit d’ordinaire, avec les chutes d’eau comme sources d’énergie, doit renoncer, pour le moment, à rivaliser avec la grosse industrie métallurgique. Possesseurs de charbonnages, propriétaires de hauts fourneaux peuvent donc, pendant longtemps encore, dormir tranquilles, d’autant plus que le cheval-houille-noire, se sentant quand même menacé par le cheval-houille-blanche, se défend, et se défend bien, comme nous allons le voir.


III

De tout temps, les usines à fer, en cherchant à utiliser leurs scories, ont visé, indirectement, à faire des économies de combustible. Ainsi, les laitiers du haut fourneau, dont la quantité