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reçus, et l’austère banni du sanctuaire a répété avec émotion et application à lui-même la dernière strophe :


Aux nouveaux dieux, ivres de l’encensoir…


« Voilà des fortunes auxquelles les feuilles envolées de Rovéréa ne s’attendaient pas. Ils ont si sérieusement lu et admiré qu’elle m’a transmis une critique qu’ils ont faite, la seule dans les Vieux Chênes, c’est l’endroit et le mot de maugréant[1]. Croyez donc à tout le reste.

« Mon premier volume de Port-Royal va être mis en vente dans une quinzaine de jours[2] ; il a plus de 500 pages très remplies et ne va que jusqu’à la prison de M. de Saint-Cyran. M. Ducloux veut-il que Renduel lui en envoie un certain nombre d’exemplaires ? Demandez-le-lui avec toutes mes amitiés.

« Le livre de poésies ne se passera pas en complimens, et je le veux, chère Madame ; envoyez-moi cette première feuille de Rovéréa, car je le lirai, ce livre, comme de vous. « Vinet m’en a donné le secret. Veuillez dire à M. Monnard toutes mes amitiés et hontes de n’avoir pas répondu encore. Sa Vie de Muller[3]me charme, m’élève ; quel noble emploi des facultés dans le grand historien ! J’ai vu aussi au Salon les très grands paysages de M. Duinne, le Genevois ; ils m’ont rappelé cette grande et chère Suisse. On ne sait encore qui en parlera à

  1. Comme ce mot n’y figure plus, on peut en conclure que Juste Olivier l’effaça de sa pièce à la suite de la lettre de Sainte-Beuve.
  2. Il parut le 18 avril 1840, chez Renduel.
  3. C’est l’ouvrage capital de M. Monnard.