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qu’il faut songer aux effets de l’érosion dont le sol a été le théâtre et qui a fait disparaître bien souvent les localités mêmes où le contours désirés auraient pu apparaître.

Ces considérations s’étendent aux grands lacs, et l’on sait comment le faciès lacustre peut, dans bien des cas, être sûrement caractérisé : il est fort intéressant de retrouver des lacs dans les temps sédimentaires les plus anciens et d’y découvrir les traces certaines d’une économie comparable à celle des lacs actuels.


VII

Où les documens semblent moins nombreux et laissent l’observateur moins renseigné, c’est dans la recherche de ce qu’il convient d’appeler le faciès continental.

Il nous importerait pourtant beaucoup, comme complément des études océaniques, de pouvoir dire avec assurance : tel point du globe était, à tel moment de l’histoire terrestre, soumis au régime continental. Or, il faut constater que la surface du sol exondé est soumise à un régime extrêmement particulier et dont les effets sont très différens de ceux qui se produisent dans la mer.

Sous l’influence de la circulation des eaux tombées du ciel à l’état de pluie, de neige, de grêle et même de brouillard, les roches épidermiques subissent des altérations qui les amènent à contribuer à la formation de la terre végétale. Celle-ci, essentiellement éphémère, mais toujours remplacée par l’effet des agens mêmes qui la détruisent, offre une persistance apparente qui la montre toujours présente sur un substratum rocheux en voie d’usure et de démolition continues.

C’est un spectacle plein d’enseignemens que cette coexistence de deux conditions en apparence si contradictoires : la roche qui se désagrège et qui se dissout, et le revêtement qui reste là toujours, comme milieu propre à la vie des végétaux.

Le faciès continental est avant tout indiqué par le manteau de sol arable, mais on ne peut guère espérer retrouver des terres arables de tous les âges, surtout sur des surfaces un peu notables.

Il en est cependant quelques-unes, et l’on peut rappeler les