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l’atelier des mécaniciens, un mécanicien chef, des ajusteurs, des tourneurs, un zingueur ; enfin, des menuisiers, un retordeur, un maçon, un veilleur de nuit, des hommes de peine.

J’ai dit tout à l’heure que, dans le tissage, au moins dans certains tissages, depuis la loi du 30 mars 1900, le nombre des femmes tend à diminuer, mais que pourtant certains autres emploient encore autant de femmes que d’hommes : on s’en aperçoit au total. Le Syndicat des fabricans de toile d’Armentières, Houplines et localités environnantes groupe 6 808 métiers, occupant ensemble 7 900 personnes, soit pour le tissage lui-même, soit pour les préparations. Par sexe et par âge, elles se répartissent comme il suit :


1° HOMMES De 13 à 18 ans 767
« Au-dessus de 18 ans 4 375
« Au-dessous de 60 ans 194
2° FEMMES De 13 à 18 ans 508
« Filles au-dessus de 18 ans 798
« Femmes mariées 1 258
Total 7 900
PROPORTION Femmes et enfans. 43,50 pour 100
« Hommes 56,50 —

Antérieurement au 1er avril 1904, les ouvriers tisseurs travaillaient 60 heures et demie par semaine. Le Syndicat des fabricans de toile d’Armentières, examinant alors les salaires de 4 551 d’entre eux, estimait que, sur ce nombre :


234 gagnaient moins de 15 francs par semaine.
1 564 — de 15 à 20 francs — —
1 691 — de 20 à 25 — —
797 — de 25 à 30 — —
83 — plus de 30 — —
Ensemble : 4 551 ouvriers

Les jeunes gens de 13 à 16 ans, considérés comme apprentis, sont payés non par le patron, mais par le maître tisserand. C’est lui qui reçoit le prix du travail fourni par les deux métiers qu’il a sous la main, et qui fait à l’apprenti sa part ; il ne la lui fait pas très large : environ 5 francs par semaine. Ces 5 francs payés, il reste au tisserand qui dirige ou surveille deux métiers un salaire personnel variant de 15 à 35 francs et même, pour