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l’industrie. Des conseils de ce genre fonctionneront d’abord dans les six ports déjà soumis à la juridiction du ministère des Finances ; cette réforme sera ensuite étendue à Libau, Kertch, Marioupol, Théodosie, Rostoff-sur-le-Don, Novorossisk et Poti.

A une organisation complexe, la loi du 12 juin 1901 a donc substitué, pour tous les ports de commerce, une organisation uniforme. Elle a simplifié, centralisé, uniformisé le régime des ports ; elle y a cependant introduit un élément nouveau : ce sont les représentans du commerce et de l’industrie dans les conseils locaux. On attachait, en Russie, d’autant plus d’importance à l’introduction de négocians dans ces conseils que, jusqu’à ce jour, les questions économiques avaient été extrêmement négligées par ceux à qui incombaient les affaires des ports. Par exemple, tel port se plaignait amèrement qu’on n’eût pas tenu compte de ses besoins, en construisant le réseau l’erré avoisinant : il en était ainsi de tous les ports de la Mer-Noire, qui se disaient insuffisamment desservis. Grâce à l’influence qu’ils allaient pouvoir exercer, les commerçans et les industriels espéraient désormais faire entendre leurs vœux, dans les questions qui touchent à l’outillage et à l’exploitation de leurs ports.

En même temps que cette loi, en fut promulguée une autre, qui porte la date du 14 juillet 1901, et règle les droits apercevoir sur les navires de commerce dans les ports russes. Ces droits sont au nombre de deux : d’abord, un droit de tonnage de 10 kopeks par tonne, pour les navires des pays ayant un traité de commerce avec la Russie, de 2 roubles pour les autres ; ensuite, un droit à percevoir, à raison de tant par tonne, sur les marchandises formant la cargaison du navire. Le taux de ce droit, perçu d’après les connaissemens, varie selon la valeur de la marchandise. Les navires se livrant au cabotage ou à un service régulier entre des ports russes et étrangers n’acquittent le droit de tonnage qu’une fois par période de navigation : tous autres navires l’acquittent chaque fois qu’ils entrent dans un port russe.

Continuant ses travaux, le Conseil de la marine marchande fit ensuite porter ses recherches sur les moyens de développer les constructions navales en Russie. Il songea d’abord à allouer des primes correspondant à la différence du prix de revient des navires en Russie et à l’étranger. Mais l’expérience faite de ce système, en France, n’a pas encouragé le gouvernement russe à