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du froid. Après les expériences si importantes de Cailletet, qui ont servi de point de départ à ces nouvelles études, après les recherches originales de Raoul Pictet, d’Olszewski, de Wroblewski, sir James Dewar a pu obtenir de l’hydrogène liquide à l’état statique et, par l’ébullition de ce dernier, descendre à la température la plus basse obtenue jusqu’ici, celle de la solidification de l’hydrogène, — 252°, 5, c’est-à-dire 20°, 5 au-dessus du 0 absolu. L’échelle maniable de nos températures s’est donc considérablement agrandie.

Moins heureux que sir James Dewar, nous n’avons pu, dans la longue série d’expériences que nous avons exécutées au moyen du four électrique, déterminer d’une façon exacte à quelle limite extrême de température nous étions parvenu.

A la suite d’expériences délicates, Violle a donné comme point de volatilisation du carbone la température de 3 500°. Mais, ainsi que nous le démontrerons plus loin, la température de l’arc grandit avec l’intensité du courant, et la question de la mesure de ces températures élevées exige de nouvelles recherches. Pour fixer dès lors les conditions de nos essais, nous avons indiqué avec soin le voltage et l’ampérage du courant et la durée de l’expérience. Le diamètre des électrodes et la capacité du four avaient été établis au préalable et restaient constans.

Tout d’abord, nous avons reconnu qu’à la température de notre four électrique, les oxydes métalliques, regardés jusqu’à présent comme irréductibles, sont facilement décomposés. De même, des réactions qui étaient limitées aux plus hautes températures de nos fourneaux ordinaires, sont devenues totales. Un grand nombre de nos corps composés ont été dissociés à ces températures élevées, et, par contre, de nouvelles séries de combinaisons définies et cristallisées ont été obtenues. Nous avons préparé ainsi des composés inconnus, présentant une grande stabilité, tels que les carbures, les borures et les siliciures. La plupart de ces nouveaux composés binaires peuvent aussi être détruits en tout ou en partie si nous augmentons l’intensité du courant, c’est-à-dire la température.

Quelques-uns de ces carbures nous présenteront une gamme bien nette de dissociation. Nous retrouvons aussi, aux environs de 3 000°, les mêmes lois générales qui régissent la décomposition des corps par la chaleur à des températures plus basses. De même, l’ébullition d’un mélange de cuivre et de plomb, d’étain et de