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du gypse, du nitre. Quelques tentatives ont été poursuivies pour classer les roches d’après leur composition, mais sur ce point il reste beaucoup à faire.

La plupart des sciences auront besoin du concours de la chimie et l’historien lui-même viendra lui demander l’âge des fondations superposées des ruines de Babylone, en lui apportant à analyser les objets de bronze ou de cuivre que les dernières fouilles auront mis dans ses mains.

Quant aux applications industrielles des différentes sciences, bien peu ne seront pas justiciables de la chimie. L’ingénieur en aura un besoin constant. Les études poursuivies sur les métaux et les alliages ont donné toute leur valeur aux machines, aux navires et aux armes à feu. Mais deux chapitres des applications des sciences dépendront absolument des progrès de la chimie : nous voulons parler de l’industrie chimique et de l’économie rurale qui transforment la fortune des États, mélangent les peuples et modifient les conditions de leur existence.

Il ne nous appartient pas de développer ce côté de la question ; il nous suffit de l’avoir indiqué et de rappeler, pour terminer, la somme d’efforts que ces recherches ont nécessités. Au milieu de ces transformations incessantes, de ces progrès continus, nous voyons que la recherche scientifique n’a jamais eu qu’une méthode : l’expérience. Le mot de Faraday est toujours vrai : « La chimie est une science essentiellement expérimentale. »


HEXNRI MOISSAN.