confiance du souverain, l’état-major exerce dans l’armée japonaise, comme en Prusse, le rôle prépondérant.
Le maréchal Oyama remplissait avant la guerre les fonctions de chef d’état-major général. Il a été nommé généralissime en Mandchourie, au moment de la réunion des armées des généraux Kuroki, Nodsu et Oku, qui, tous trois, ont rempli pendant leur carrière des fonctions d’état-major.
La concordance des efforts des trois armées, dans les grandes batailles de Liao-Yang et de Moukden, donne dès à présent une haute idée du rôle de l’état-major japonais pendant les opérations.
Lorsque l’on connaîtra la guerre dans ses détails, — et quelle qu’en soit la solution, — il sera d’un grand intérêt de voir les résultats du système d’état-major de Berlin, appliqué par une autre armée que l’armée prussienne.
Pendant que la Prusse fondait sa doctrine militaire sur l’étude approfondie des campagnes de Napoléon, pendant que l’Académie de guerre y répandait son haut enseignement dans toute l’armée, pendant que le grand état-major ne cessait de perfectionner sa propre préparation à la guerre, afin d’accroître les forces de la nation, l’armée française n’avait pas songé, un seul jour avant 1870, à l’utilité, à la nécessité des hautes études de guerre.
On trouve bien dans le dictionnaire du général Bardin — terminé sous la direction du général Oudinot de Reggio, et paru vers 1840 — les réflexions suivantes à l’article : Académies militaires :
« Nous avons sous Louis XV imité de la Prusse tous ses colifichets militaires ; et des choses de ce royaume, ce qui a échappé aux regards de nos officiers voyageurs, c’est le cercle militaire qu’avait fondé à Berlin le roi Frédéric II.
« S’il existait une institution militaire, académique et nationale, les officiers les plus instruits en feraient partie ; ils auraient à leur disposition les ouvrages militaires de toutes les