Page:Revue des Deux Mondes - 1905 - tome 25.djvu/688

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
QUESTIONS SCIENTIFIQUES

ÉPIZOOTIES ET MALADIES COLONIALES


Pays nouveaux, maladies nouvelles ! A mesure que le mouvement d’expansion coloniale ouvre de nouveaux domaines aux entreprises agricoles, industrielles, commerciales ou seulement militaires des nations européennes, c’est aussi un champ nouveau qui est ouvert à la médecine et à l’art vétérinaire de la vieille Europe. Nos connaissances classiques ne suffisent plus. Ce sont, en effet, d’autres maladies qui règnent dans ces contrées lointaines. La pathologie des pays chauds, et particulièrement de l’Afrique tropicale et australe, n’est point celle de nos climats tempérés. L’homme et les animaux domestiques y sont assaillis par d’autres ennemis : leur santé et leur vie sont menacées par d’autres agens morbides.

On conçoit qu’une des conditions fondamentales de l’établissement de l’Européen dans ces contrées et du succès de ses entreprises soit de connaître ces dangers naturels et d’y parer. Il a donc fallu étudier les affections exotiques, en découvrir les agens de propagation, et organiser contre eux les moyens de défense et de lutte appropriés. Et, en ce faisant, on ne vise pas seulement à protéger, dans chaque cas, un point particulier du domaine colonial, mais on travaille pour les autres colonies et pour la métropole elle-même, car quelques-unes de ces affections morbides sont susceptibles de se propager à d’autres régions que