Page:Revue des Deux Mondes - 1905 - tome 27.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


IV

Les Ritualistes étaient évidemment de cœur avec les défenseurs du Symbole d’Athanase. Toutefois, dans cette controverse, ils étaient demeurés au second plan et avaient laissé à Pusey et aux anciens Tractariens la charge et l’honneur de faire tête aux Broad churchmen. Ce n’était pas que leur ardeur fût affaiblie et qu’ils eussent tentation de s’effacer. Bien au contraire. En mai 1873, au moment précis où la décision synodale clôturait, au moins provisoirement, le débat sur le Symbole, ils soulevaient eux-mêmes avec hardiesse, on dirait même avec une témérité inconsciente, la question irritante entre toutes du confessionnal.

C’était sans en faire aucun bruit, qu’à l’origine les Tractariens s’étaient peu à peu mis à entendre les confessions de quelques-uns de leurs fidèles les plus pieux. Encore leur réserve n’avait-elle pas suffi à éviter tout éclat fâcheux. On l’avait vu, en 1852, à Plymouth, quand des agitateurs protestans avaient tâché de provoquer un bruyant scandale au sujet du sisterhood de miss Sellon et de la façon dont la confession y était pratiquée sous l’autorité de Pusey[1]. Plus tard les Ritualistes avaient continué à propager la confession, sans s’astreindre à la même discrétion. Il était apparu tout de suite que la restauration du sacrement de pénitence était, avec celle du culte eucharistique, leur grand instrument d’apostolat et de rénovation religieuse, et cela non seulement pour quelques rares consciences délicates et affinées, mais pour la plèbe grossièrement pécheresse des faubourgs de Londres. Dans leurs nouvelles églises, ils ne se montraient pas moins empressés de rétablir le confessionnal que de relever l’autel. D’après les statuts de la Société de la Sainte-Croix, fondée par eux en 1855, les ecclésiastiques qui en étaient membres

  1. Life of Pusey, t. III, p. 187 à 200.