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et sa vérandah longeant le jardin, avec de grandes fenêtres donnant accès dans le salon principal[1]. »

Telle la maison que je vais visiter aujourd’hui, Hunter Street, 8[2]. A l’extérieur, aucune inscription indicatrice. On pénètre dans un hall assez vaste où s’entr’ouvrent des portes. Des jeunes filles passent, se hâtant, livres et cahiers en mains. C’est ici l’Ecole de médecine pour les femmes. On aperçoit un semblant de colonnades, une perspective sur un jardin. Cette école a des airs de cloître. Mais les « nonnes » jouent au tennis, et, en ce moment, sur le terrain, un partenaire masculin leur donne la réplique… C’est la seule besogne qui requière ici des jeunes gens : le reste de l’école est exclusivement réservé aux étudiantes.

Tout m’y paraît pratique et bien entendu et, soit dit à l’honneur de l’administration féminine, on y a évité toute dépense de luxe : « On trouve un exemple frappant de la possibilité, pour ceux qui savent vouloir, d’accomplir de grandes choses avec de minces ressources, dans ce fait que l’Ecole de Henrietta Street a été fondée avec un premier capital de 25 000 francs[3]. » L’association qui la dirige n’est pas encore très riche actuellement. Cependant rien ne manque aux études et la rétribution exigée des élèves n’est pas exagérée : 3 124 francs pour les cours complets, s’étendant sur trois années, plus l’année préparatoire, équivalente à notre P. C. N. français[4]. Quelques bourses sont accordées, sous forme de pensions annuelles, qu’on doit à des générosités particulières. Ces pensions s’élèvent à 20, 30 et jusqu’à 60 livres sterling (1 500 francs). Les élèves n’habitent pas l’École, sauf quelques rares privilégiées, au nombre de dix-sept, je crois. En général, elles prennent pension dans des maisons recommandées du voisinage.

Pendant les quinze premières années, le budget de l’Ecole n’a pas dépassé 2 000 livres sterling, 50 000 francs, provenant pour moitié des paiemens des étudiantes. L’autre moitié a été fournie par des souscriptions privées. Quelques legs sont venus depuis doter la fondation.

En dehors des cours ouverts aux élèves, plusieurs clubs : tennis, hockey, « tea club, » un magazine rédigé par les

  1. Robert Wilson : Esculapia Victrix.
  2. Anciennement Henrietta Street.
  3. Robert Wilson, op. cit.
  4. Le prix de l’inscription, pour l’examen officiel de fin d’études donnant le plume de l’Université de Londres, est de 500 francs.