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dont la fondation date de 1785[1]. Un quartier spécial a été aménagé pour la radiothérapie, grâce à la générosité de la présidente du comité de l’hôpital, qui n’est autre que la reine Alexandra et cette installation, fort coûteuse, est faite d’après les données et sur le modèle de l’Institut Finsen de Copenhague.

Tout est à l’avenant et les dépenses suivent : 87 930 livres sterling en 1903[2], sans compter les dépenses exceptionnelles provenant des agrandissemens et améliorations des services et se montant à une somme à peu près égale. Le « London » est exempt de dettes : ses bienfaiteurs ont jusqu’ici fait face à toutes les exigences. Il faut ajouter que l’administration est ici moins prodigue que dans certains hôpitaux que nous avons vus. Le prix de revient de la journée de malade ne dépasse pas 6 fr. 50. Quant aux malades qui ne reçoivent que des consultations externes, le chiffre par tête serait difficile à établir. Il est à croire que l’indemnité de 0 fr. 60, versée par chacun d’eux pour les ordonnances exécutées à la pharmacie de l’hôpital, contribue grandement à couvrir les frais de médicamens. On n’en est cependant pas avare. Le service des pansemens doit absorber à lui seul de forts crédits, c’est par centaines de kilomètres que se comptent les bandes ! Et la pharmacie distribue un nombre de pilules qui doit égaler celui des grains de sable de la mer.

Les salles d’attente sont pleines de pauvres gens lorsque nous y passons. Des inscriptions en hébreu sur les murs viennent me rappeler que la plupart de ces pauvres sont juifs, juifs méridionaux, à en juger par leur teint. Pas de question religieuse ici, c’est la liberté vraie, avec les égards d’un respect sincère pour la croyance individuelle. Il me souvient, d’ailleurs, que le London Hospital a l’honneur, entre tous les grands hôpitaux, d’être le seul à admettre des catholiques parmi son personnel.

Dans un coin de la salle d’attente principale, la traditionnelle marchande livre à un ou deux sous des boissons hygiéniques, thé ou café au lait. Cette installation salutaire existe dans la plupart des services externes, à Londres.

Tous ces services sont neufs ici, ou à peu près. La lettre annuelle de miss Lückes les décrit avec une légitime fierté. Le quartier des maladies d’yeux, « ophtalmie wards, » est bien aménagé, quoiqu’il n’égale pas encore celui du Saint-Thomas, avec

  1. L’hôpital lui-même date de 1840.
  2. 2 200 000 francs en chiffres ronds.