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sans ces travaux de restauration indispensables et parfois difficiles à réaliser[1], que subsisterait-il de Versailles, où les ruines, il y a quelque vingt ans, s’étaient entassées si nombreuses qu’on désespérait presque de sa conservation ?


II

Les restaurations accomplies, depuis 1870, à Versailles n’ont pas manqué d’importance. De 1875 à 1877, plus d’un million fut dépensé pour la restauration de la chapelle. En 1879, la grille d’honneur et les deux édicules qui, à ses extrémités, servent de soubassemens, aux groupes célébrant les triomphes de Louis XIV, furent également restaurés. En 1883, on commença la réfection du bassin de Neptune, qui dura jusqu’en 1889, date à laquelle l’achèvement de ce grand travail, à l’occasion du centenaire des États généraux, fut inauguré par le président Carnot. Pour la reconstruction des bassins du parc, en cinq ans, on dépensa 500 000 francs. En 1887, les Chambres furent saisies de la demande d’un crédit supplémentaire de 440 000 francs en faveur de Versailles et des Trianons et il fut procédé à un classement des travaux en vue de la remise en état de ces domaines, à laquelle on espérait arriver pour l’Exposition de 1889. Ce crédit fut voté, et l’on consacra alors : à la restauration des façades de la Cour de marbre 180 122 francs ; à celle du bâtiment, sur la cour d’honneur, dit de la vieille aile, 107 035 ; aux façades du château sur le parc, de 1892 à 1904, près d’un million ; à celles de Trianon 170 000 francs ; à l’Orangerie 230 000 francs ; à la Colonnade 225 000 francs ; au bassin du Fer à cheval, près du canal, 145 000 francs.

Cet aperçu, sans parler d’autres restaurations nombreuses et des travaux d’entretien proprement dits, indique ce qui a été fait et aussi tout ce qui reste encore à accomplir. On ne saurait, d’ailleurs, constater sans satisfaction l’importance attachée par les rapporteurs des commissions du budget et des finances, à la Chambre des députés et au Sénat, à des questions qui ne

  1. Nulle part on ne peut mieux se rendre compte de ce qui a été fait que dans le parc du Grand Trianon qui, grâce à d’intelligentes restaurations, avec le Buffet, le Plat-fond, le jeu des eaux, ses parterres, et surtout ses arbres de toute beauté, a repris sa physionomie d’autrefois. Malheureusement, il n’en est pas ainsi des jardins du Petit-Trianon qui, à cette heure même, sont dans un délabrement presque incroyable.