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-munication. Au commencement de la bataille, cette cavalerie était en trois groupes. Dans la plaine, à Sinminting (45 kilomètres Ouest de Moukden), les 51e et 52e régimens de dragons. Dans les montagnes à l’Est, vers Tsiangtchang et Saïmatzé, la division de Sibérie et deux régimens du Transbaïkal. Au loin, sur les derrières vers le Nord, la division du Don et un régiment de Cosaques de l’Oussouri. Ces dernières forces étaient parties le 28 février à la poursuite de bandes de partisans qui essayaient de couper le chemin de fer au Nord de Tiéling. Le reste de la cavalerie disponible (une partie de la division de Cosaques du Transbaïkal, quatre régimens de dragons de la province maritime, le régiment de Cosaques de l’Amour et un régiment d’Orenbourg) assurait la liaison entre les corps d’armée et fournissait les escortes. Au total, 17 à 18 000 cavaliers, répartis dans des conditions telles que nulle part ne se trouve une masse suffisante pour parer à une éventualité grave.

Les Japonais avaient fortifié leur front de la région du Chaho, sur une étendue de soixante kilomètres, au moyen de deux lignes de redoutes fermées et une troisième ligne de tranchées profondes. Ainsi tranquilles sur la situation de leur centre ils vont manœuvrer par les ailes. Le 24 février, le général Kawamoura attaque les défilés de Chinghocheng, s’en empare et refoule les avant-postes russes. Le 26, il dessine un grand mouvement enveloppant avec deux détachemens combinés. Le premier, sous le général Tomoura, comprend quatre régimens de cavalerie, un bataillon d’infanterie, douze canons de campagne, vingt-quatre mitrailleuses. Le second, sous le général Akiyama, est de composition analogue. Ces troupes n’ont pas de trains, et le général Pavloff les signale comme marchant vers le Nord-Est avec la vitesse des « djiritschkas » (petites voitures, japonaises traînées par des coureurs). Le général Kouropatkine, de plus en plus convaincu que les Japonais veulent envelopper sa gauche, envoie de ce côté le ler corps sibérien qui se trouve à la droite près de Moukden. Ce corps fait 80 kilomètres à marches forcées, mais à peine a-t-il pris le contact avec l’ennemi qu’il est rappelé vers la droite. Il arrive à Moukden le 3 mars ayant inutilement fait 200 kilomètres et tellement fatigué que du 6 au 9 il peut à peine être utilisé. Le 10, il reçoit l’ordre de la retraite. Le 26 février, l’armée japonaise avait pris l’offensive sur toute la ligne. Ses attaques de front, renouvelées sans cesse jusqu’au