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Japonais tâtent le front par de petits engagemens. Le 13, à dix heures du matin, ils dirigent, sur le centre du dispositif, 6 bataillons, 6 escadrons et une batterie de montagne. Les avant-postes russes se replient en combattant. Le 14 juin, leur corps avancé se replie à son tour. Stakelberg se propose d’attirer l'ennemi sur sa position, de l’y user et de le battre par une contre-attaque. La position qu’il a choisie est à cheval sur un cours d’eau qui coule du Nord au Sud. Le secteur Ouest est attribué à la 9e division, celui de l’Est à la lere division. Dans le secteur Ouest, des tranchées pour infanterie et des épaulemens pour deux batteries enterrées ont été construits. Dans le secteur Est, en arrière de la crête topographique, sont des épaulemens pour trois batteries. Des chemins d’accès ont été ouverts. Sur le flanc du mamelon que devait occuper l’artillerie, des tranchées sont établies jusqu’au fond de la vallée. Elles se relient vers l’Est avec une autre ligne de retranchemens d’infanterie. Le mouvement de repli du corps avancé commence à six heures du matin. La batterie d’artillerie protège le mouvement qui se fait lentement, d'abord par le 1er régiment de tirailleurs et un régiment de dragons, puis par le 2e régiment qui gagne en plusieurs colonnes l’emplacement désigné. A neuf heures, l’artillerie russe, voyant l’artillerie japonaise prendre position, disparaît avant d’avoir été canonnée. Le 2e régiment se retire alors par échelons. Jusqu’à ce moment, tout se passe dans le plus grand ordre. A droite, la 9e division a déployé un régiment de tirailleurs. Les hommes sont couchés à 10 mètres en arrière des tranchées qui suivaient la crête. Une compagnie occupait le village de Tafanchiou mis en état de défense. Le reste de la division (deux régimens) était rassemblé dans la vallée à l’Est de Sizan. Les Japonais mettent en action une batterie de leur avant-garde. Avant d’ouvrir le feu, cette batterie a envoyé ses avant-trains au loin, derrière un village. Les deux premiers obus éclatent en avant de la position du général Guerngross qui commande l’avant-garde, les deux autres en arrière et la batterie japonaise passe immédiatement au tir d’efficacité. Le général est blessé. Les Russes amènent à bras les batteries sur leurs emplacemens. Une des batteries règle le tir. Les deux autres passent avec elle au tir d’efficacité qui éteint le feu de la batterie japonaise, dont les servans abandonnent les pièces, pour se réfugier dans le village où les Russes les surveillent. Vers une heure et demie, deux