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LES
GARANTIES DE NOS LIBERTÉS



LA LIBERTÉ ÉLECTORALE[1]


Dire qu’en notre constitution tout pouvoir découle de l’élection est une vérité banale et ce n’est pas à coup sûr au commencement de l’année 1906 qu’elle peut être mise en doute.

Mais il ne suffit pas que l’attention publique se porte sur les destinées que réservent à la France de demain les mystères du scrutin : il faut agir à tous les degrés et sous toutes les formes. Pendant que la préparation des élections s’accomplit sur place par un travail persévérant, il est un autre genre d’action qui s’impose.

En attendant que la lutte soit ouverte, il faut se demander si elle sera loyale. C’est à atteindre ce but que tout doit être subordonné. À quoi sert le courage, si les épées sont inégales ? Que vaut la supériorité du joueur, si les cartes sont biseautées ? Il faut donc, avant tout, que les instrumens du combat ne prêtent pas au soupçon. Ici, le législateur a un devoir à accomplir. Par une singulière rencontre, ce sont les partis qui aiment à le voir intervenir à tout propos, qui se plaisent à l’arrêter en matière électorale ; si on les écoutait, on croirait que notre législation a

  1. Voyez les Garanties de nos libertés : la liberté individuelle. Revue du 15 juillet 1903.