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adoptèrent alors naturellement la locomotive à vapeur pour la traction, la locomotive ou la motrice électriques étant inconnues à cette date.

C’est le second de ces deux réseaux qui a servi de base à la constitution du groupe de lignes passées sous le « contrôle » de la London underground electric railway Company, dont le rôle direct ou indirect a consisté à relier entre elles les lignes anciennes, à les prolonger et à les compléter. Dans le centre de Londres les lignes des deux réseaux forment un anneau dénommé Inner Circle, qui dessert les gares principales des grandes lignes de chemins de fer. Ce cercle intérieur, qui comprend 28 stations, a un développement d’environ 28 kilomètres ; il est donc supérieur à la circulaire du métropolitain de Paris qui n’a pas 23 kilomètres.

Le réseau du Metropolitan Railway comprend aujourd’hui la moitié nord du cercle intérieur et une ligne importante dirigée de Baker Street vers le Nord-Ouest jusqu’à Uxbridge, point, de la banlieue qu’elle atteint par l’intermédiaire d’un prolongement récent, Harrow and Uxbridge Railway, en majeure partie à ciel ouvert. Ces lignes exploitées à présent par la Compagnie du Metropolitan ont une longueur totale de 87 miles (140 kilomètres), mais 20 miles des lignes qu’elle exploite appartiennent à d’autres compagnies.

Le réseau du Metropolitan, bien que relié directement avec sept des grandes lignes arrivant à Londres, ne réalisait que des bénéfices insignifians par rapport aux énormes capitaux absorbés par sa construction et même par rapport à ses frais d’exploitation. Pour les cours trajets, le Londonien, tout pressé qu’il fût, lui préférait ses légers et rapides petits omnibus[1], qui partent à tout instant et qui, formant au moins le tiers des voitures en circulation dans le centre, se faufilent avec une incroyable sûreté au milieu des véhicules qui encombrent les grandes artères des quartiers d’affaires. En outre, on se récriait de plus en plus contre l’air irrespirable et la suie des gares et des tunnels.

Pour remédier à ces graves inconvéniens, la Compagnie

  1. Le produit du prix des places des ligues d’omnibus laisserait les exploitans en déficit si les Compagnies ne tiraient pas un bénéfice considérable de la publicité. Ce fait curieux a été reconnu exact dans la dernière enquête officielle sur la réorganisation des moyens de transport (Royal Commission of locomotion).