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mesure, par la substitution très prochaine de l’électricité à la vapeur sur les lignes de l’Inner Circle qui sont exploitées soit par le Metropolitan, soit par le District.

L’attention des entreprenans hommes d’affaires qui dirigent les grandes sociétés d’électricité des États-Unis avait été tout d’abord attirée sur les entreprises de transport en commun de Londres quand il s’agit de décider cette transformation du système de traction. Dès 1897, les deux Compagnies s’étaient mises d’accord pour réaliser la traction électrique sur l’anneau central et avaient demandé à la maison Ganz de Budapest d’étudier l’équipement électrique de cette partie de leur réseau, au moyen de son système qui utilise les courans triphasés. Mais, au mois de janvier 1901, les Américains s’étant rendus maîtres de la majorité des actions du District obtinrent le remplacement du système Ganz par un système américain de la Compagnie Westinghouse, à courant continu, qu’après une certaine résistance accepta également le Metropolitan.

Cette première victoire des capitalistes new-yorkais avait été remportée par un syndicat ayant à sa tête M. Ch. T. Yerkes, soutenu par la maison de banque Speyer frères, et qui considérait à ce moment que ce qui dominait la question de la réorganisation des moyens de transport par l’électricité à Londres était beaucoup plus le côté financier que les côtés industriel ou commercial. Elle eut un retentissement considérable dans la Cité. Mais l’émotion grandit encore quand, peu de temps après l’acquisition des titres qui assurait au groupe américain le « contrôle » de la Compagnie du Metropolitan District, il se rendit propriétaire de la majorité des actions de la ligne Baker Street and Waterloo, racheta l’entreprise de la Charing Cross and Hamstead railway C°, qui construit une ligne de 13 kilomètres, et constitua enfin le chemin de fer du Great Northern Picadilly and Brompton, qui aura 12 kilomètres.

Ces deux dernières lignes sont actuellement en grande partie construites et ne tarderont guère à entrer en exploitation. On pense qu’elles seront toutes deux ouvertes au public dans le premier semestre de 1906.

Cette mainmise hardie sur les nouvelles lignes de Londres avait été très habilement conduite. Mais, à présent que M. Yerkes est mort, il est permis de se demander si les entreprises ainsi réunies entre les mains des capitalistes américains seront aussi