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au plus tôt, et conformément au vœu des populations appuyé par toutes les autorités de la colonie ; il est inconcevable qu’elle ait traîné si longtemps. Le rétablissement des chasseurs de frontière et la création des tirailleurs laotiens s’imposent avec une égale nécessité. Nous avons montré que la solde de nos soldats indigènes n’était pas suffisante pour les nourrir ; nous répétons qu’aucune puissance civilisée n’a soumis ses troupes à ce régime de famine, qui est intolérable et sans excuse. Enfin l’organisation régulière des écoles d’enfans de troupe et la création d’une école de sous-officiers sont nécessaires à la solidité de nos cadres indigènes, qui devraient être augmentés pour l’encadrement de nos réserves.


Rappelons brièvement ce qui reste à faire pour l’exécution du plan conçu par le Comité consultatif de défense, sur les indications du ministre des Colonies.

L’achèvement des travaux de défense du point d’appui Saigon-cap Saint-Jacques, réduit de la défense de la Cochinchine, conformément au plan arrêté définitivement, s’impose absolument. Nous ne pouvons admettre l’amputation de ce plan, que fait malheureusement prévoir une note du département des Colonies communiquée à l’honorable rapporteur du budget qui parle de « prendre, dans les propositions du Comité, celles qui paraissent répondre à une nécessité plus particulière. »

L’outillage de l’arsenal de Saigon est en bonne voie ; la coopération de la colonie lui est assurée. Le stock de charbon actuellement prévu reste insuffisant.

L’organisation de la base Haïphong-baie d’Along, se liant au centre de défense mobile placé à Hongay (qui doit être complétée par un groupe de sous-marins), s’impose au même degré que la défense de Saigon. C’est le réduit du Tonkin que nous ne pouvons négliger pour la Cochinchine.

Mais la mesure la plus urgente est le renforcement en munitions et particulièrement en cartouches d’infanterie, car des fusils sans cartouches valent moins que des bâtons. Les fixations du Comité consultatif, antérieures à la guerre russo-japonaise, doivent être majorées dans de très fortes proportions.

Or nos stocks actuels n’atteignent pas la moitié de la réserve prévue pour permettre à notre armée d’Indo-Chine de résister en attendant les renforts : nos troupes devraient mettre bas les