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MACHIAVEL
ET
LE MACHIAVÉLISME

PREMIÈRE PARTIE[1]
LE MACHIAVÉLISME AVANT MACHIAVEL


II. — COMMENT S’AGRANDIT ET SE RUINE LE PRINCE.
CATHERINE SFORZA. « PRÉSAGE DE CÉSAR. »


Machiavel eut une occasion toute spéciale de connaître de près et chez eux, les uns après les autres, plusieurs condottieri, tyrans ou princes : Jacopo IV d’Appiano, seigneur de Piombino, Giangiacomo Trivulzio, Pandolfo Petrucci, seigneur de Sienne, Giovanni Bentivoglio, seigneur de Bologne, Gianpaolo Baglioni de Pérouse, le marquis de Mantoue, Luciano Grimaldi de Monaco, Vitellozzo Vitelli, Oliverotto da Fermo, les Orsini, — le seigneur Pagolo et le duc de Gravina ; — à Florence même, Pier Soderini et les Médicis ; à Rome, des papes, des cardinaux ; hors d’Italie, le roi de France, l’empereur Maximilien d’Allemagne. Il fut envoyé, en 1499, à « Madonna, » à Catherine Sforza, comtesse de Forli, et, en 1502, à César Borgia, duc de Valentinois, dans les Romagnes, quand déjà il avait tout lu et déjà il savait tant voir. Soit par l’étude de l’histoire, soit par la pratique des affaires, dans les graves leçons de l’antiquité romaine ou dans la subtile atmosphère de son pays et de son temps, il

  1. Voyez la Revue du 1er juin.