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Dans l’Amalgamated Society of Engineers Journal, G. Barnes, l’un des représentans les plus importans des Trade-Unions, au sein du Labour Representation Committee, écrit : « Le travail a aidé à débarrasser le pays des agioteurs et des gâcheurs du parti tory ; et aujourd’hui il est prêt à faciliter volontiers l’établissement d’un meilleur régime dans toutes les branches de la législation et de l’administration. Sir Henry Campbell Bannerman a fait appel au cœur et à la conscience de la nation : et nous sommes sûrs que, si hésitans que puissent être quelques-uns de ses amis, le parti ouvrier sera toujours du bon côté dans tous les efforts faits pour passer des paroles aux actes. » M. Phil. Snowden, interviewé par le Yorkshire Post (26 janvier), déclare qu’à moins que les libéraux ne proposent des mesures qu’ils dussent désapprouver complètement, l’attitude de ses collègues vis-à-vis de la majorité sera celle « d’une indépendance sympathique. » M. F. Jowett confirme au Morning Post (5 février) cette tactique d’attente et énumère tous les points sur lesquels le groupe du Labour Representation Committee est déjà d’accord avec les libéraux : libre-échange, politique étrangère, question scolaire, loi syndicale. M. J. Ramsay Macdonald avait déjà affirmé (Morning Post, 22 janvier) que son parti « n’avait point l’intention bien arrêtée de pousser l’épée dans les reins le nouveau gouvernement. Sans doute nous sommes absolument libres d’adopter une ligne indépendante à n’importe quel moment, et sur n’importe quel sujet. Nous serons surtout guidés par les événemens. » Le distingué whip du Labour Party a depuis précisé la tactique de ses collègues : « Le parti ouvrier m’apparaît comme le germe d’un parti plus grand et plus large ; et c’est à l’édifier que devraient travailler dès maintenant les trente membres du Labour Representation Committee. Une des conditions matérielles de cette œuvre, c’est qu’on ne les encourage pas à tenter de contraindre le gouvernement. Aucune méthode politique n’est plus ridicule que celle d’un groupe, qui rêve de se tenir en équilibre entre deux partis à peu près égaux, et d’obtenir toutes les améliorations importantes dans l’organisme social, en jetant son poids tour à tour dans l’un des plateaux de la balance. Les nationalistes irlandais sont dans une position très favorable, pour mener à terme cette politique. Leur demande principale est très simple et n’implique qu’un problème administratif. Ils sont responsables devant des