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Aix-la-Chapelle, Cologne et Francfort ; une cinquième sera ouverte prochainement à Berlin. La première en date est celle de Leipzig, fondée en 1898. Comme indication de l’état d’esprit de l’Allemagne, il est intéressant de rappeler que cette fondation, considérée comme un événement important, donna lieu à des réjouissances publiques et fut célébrée par tous les journaux.

Il nous a été donné de visiter dernièrement la Faculté de Cologne. Pour être admis à en suivre les cours, il n’y a aucun examen d’entrée ; il faut, soit être pourvu d’un des diplômes qui donnent droit an service militaire d’un an, soit avoir passé deux années dans un bureau commercial. Il y a bien une limite inférieure d’âge de dix-sept ans, mais en pratique les élèves ont une moyenne de vingt et un à vingt-deux ans. Les cours généraux, obligatoires pour tous, et qui durent quatre semestres sont la comptabilité, le droit, l’économie politique si admirablement désignée par le mot : Wolkswirtschaftslehre, enfin, l’anglais ou le français au choix : de l’élève, plus une autre langue étrangère. Outre ces cours généraux, les élèves doivent choisir l’une des trois branches suivantes : la section de géographie et de marchandises, ou la section des assurances et sociétés, ou enfin la section de technologie comprenant la mécanique, la chimie et la physique. Chaque élève, à son tour, est obligé de parler pendant trois quarts d’heure sur un sujet qui lui est donné et qui sert ensuite de discussion entre le professeur et toute la classe. Pour donner une idée d’ensemble de cette belle école, il suffira de dire que le Conseil municipal de Cologne construit en ce moment pour elle un bâtiment qui coûtera 4 millions de marks et que l’entretien en est assuré non seulement par la taxe d’écolage de ses 330 élèves réguliers (Immatrikulierte) et de ses 45 auditeurs libres Hospitanten, mais encore par les revenus d’un capital de 1 million de marks qui lui a été consacré par M. von Mevissen et par une subvention annuelle de 60 000 marks que lui alloue la Ville.

L’enseignement des jeunes filles se développe beaucoup en Allemagne ; s’il ne comprend pas encore d’école supérieure, on peut constater néanmoins qu’elles sont admises dans certaines facultés : quant aux écoles moyennes et élémentaires, leur nombre ne cesse de s’accroître : de 45, il est monté actuellement à 186.

Comme le dit très justement M, Torau-Bayle dans le remarquable rapport présenta par lui au ministre du Commerce de