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hauteur des besoins. Ainsi le degré supérieur n’y est point représenté jusqu’ici et il n’y a que deux écoles moyennes de commerce ; en revanche, toutes les écoles populaires supérieures enseignent à leurs élèves les premières notions de la comptabilité et plusieurs municipalités ont organisé des cours de commerce du soir et du dimanche. Dans toute la Suède l’enseignement est mixte pour jeunes gens et jeunes filles.

La Suisse est de tous les pays du monde celui qui compte le plus d’écoles de commerce comparativement à sa population ; elle dépasse la Saxe elle-même que l’on a souvent décorée du nom de terre classique de l’enseignement commercial ; cela se conçoit du reste à cause du nombre considérable de jeunes gens suisses que l’on envoie à l’étranger et qu’il faut préparer en conséquence. Le haut enseignement est donné par la Faculté des Sciences politiques de l’Université de Zurich, qui a créé en 1903 une section de sciences commerciales dans laquelle les études sont très élevées et conduisent à l’un des trois diplômes suivans : sciences commerciales, professorat de commerce pour l’enseignement supérieur, docteur juris publici et rerum cameralium. L’Académie de commerce de Saint-Gall, dont les élèves réguliers doivent être âgés d’au moins dix-huit ans, doit aussi être mise au rang le plus élevé. Une particularité de cette Académie est que l’étudiant étranger paie un écolage plus fort que l’étudiant suisse. L’enseignement moyen se donne dans vingt-deux écoles ; le programme des études y est sensiblement le même que celui des écoles du même degré dans les divers pays, mais l’esprit si pratique du peuple suisse se révèle une fois de plus par l’importance attachée au « Bureau Commercial » Ubungskontor, qui comporte le travail journalier d’un bureau véritable avec correspondance et tenue de livres non seulement dans la langue maternelle mais aussi en langues étrangères. Les écoles élémentaires ou plus exactement les cours complémentaires sont très en honneur et les commerçans portent le plus grand intérêt à l’amélioration des connaissances des apprentis ; le nombre de ces écoles complémentaires est actuellement d’environ 90, dont 64 ont été fondées par l’importante Société suisse pour l’enseignement commercial qui a réussi à organiser dans tout le pays des examens donnant droit au diplôme très apprécié d’apprenti de commerce. Un détail intéressant est que la fréquentation de ces cours donne généralement lieu à la perception d’une rétribution